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Métaux de la transition : un investissement d’avenir aux multiples paradoxes

Publié le 8 juillet 2024 à 11h04

Séverine Leboucher    Temps de lecture 12 minutes

Qu’il s’agisse du cuivre, du nickel, de l’argent ou du lithium, les métaux sont indispensables à la transition énergétique. Mais leur production peine à suivre. Un déséquilibre entre l’offre et la demande qui peine à se refléter durablement dans les cours. Pour les investisseurs, c’est une opportunité à saisir, à condition de trouver le moyen de s’exposer sans renier ses convictions ESG.

Points clés

  • Selon l’Agence internationale de l’énergie, la généralisation des énergies propres implique un triplement de la demande de métaux critiques d’ici 2030.
  • Beaucoup de gisements restent inaccessibles, faute de cours suffisamment élevés pour qu’ils soient exploités de manière rentable.
  • Activité polluante et controversée sur le plan social, l’extraction minière essaie de changer ses pratiques. Une évolution que les gérants ESG encouragent pour pouvoir investir davantage.

En matière de transition énergétique, les calculs peuvent paraître simples. Un véhicule électrique nécessite quatre fois plus de cuivre qu’une voiture thermique. C’est également le cas pour une éolienne par rapport à une centrale à gaz, pour un kilowattheure d’électricité produit. Les panneaux solaires ont besoin d’argent et d’aluminium ; les batteries, de nickel, de cobalt, de manganèse, mais aussi de lithium et de fer. Quant à l’hydrogène vert, il implique bien souvent du platine. « Sans les métaux, il n’y a pas de transition énergétique possible », résume Benjamin Louvet, directeur des gestions matières premières chez OFI Invest Asset Management. Une telle demande potentielle devrait donc être porteuse pour les prix de ces métaux critiques. Leur cours, pourtant, peine à véritablement décoller : l’indice composite créé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour suivre le phénomène a certes triplé entre 2020 et 2022, mais il a effacé la quasi-intégralité de cette hausse depuis 2023, grevé par la chute de 75 % du lithium ou encore les baisses de 30 à 45 % du cobalt, du nickel ou du graphite.

«Il faudrait ajouter 80 mines de cuivre aux 250 actuelles pour répondre à la demande future.»

Benjamin Louvet directeur des gestions matières premières ,  OFI Invest Asset Management

Une absence d’anticipation dans les cours

L’explication de ces soubresauts est tout d’abord conjoncturelle. La hausse rapide est le résultat de la désorganisation des chaînes d’approvisionnement juste après la pandémie. Quant à la baisse drastique, elle reflète plus spécifiquement le creux de cycle chinois. « La Chine représente environ la moitié de la consommation de métaux mondiale, contre 10 % au début des années 2000,...

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