Poussée par les régulateurs, l’ouverture du private equity et de la dette privée au grand public soulève des problématiques de liquidité, tout aussi techniques qu’existentielles. Les gérants négocient depuis des mois avec les assureurs-vie, notamment leurs directeurs des investissements, pour trouver la bonne formule.
Points-clés
- Les directions des investisseurs des assureurs ont été très impliquées dans le processus de référencement des UC d’actifs non cotés, qui pourraient, en cas de crise, se retrouver dans leur actif général.
- L’industrie du non-coté s’adapte peu à peu à ce nouvel environnement, en fournissant notamment des valeurs liquidatives bien plus fréquemment.
Démocratiser l’investissement dans les actifs non cotés pour favoriser le financement de l’économie réelle : l’intention des régulateurs, tant européens – avec le règlement sur les fonds d’investissement de long terme (Eltif 2) – que français – avec la loi Industrie verte (LIV) – est louable. Mais cette ouverture au grand public d’une classe d’actifs jusque-là réservée aux investisseurs institutionnels ou, a minima, très qualifiés, soulève une myriade de questions techniques. Avec en tête de liste la problématique de la gestion de la liquidité des fonds dits « evergreen », c’est-à-dire sans date de fin et dont on peut entrer et sortir presque quand on veut.
Protéger l’actif général
Depuis plusieurs mois, et en particulier depuis l’entrée en vigueur de la LIV le 24 octobre dernier, gérants et assureurs-vie négocient pour tenter de résoudre la quadrature du cercle. « Les unités de compte (UC), dans lesquelles doivent venir se loger les fonds d’actifs non cotés accessibles aux particuliers, ont historiquement été conçues comme des produits liquides, permettant les rachats, les arbitrages ou encore le règlement des successions, rappelle Xavier Collot, directeur général – actifs cotés et hybrides chez Sienna IM. L’ajout d’actifs privés illiquides ou peu liquides vient donc percuter ce standard de marché liquide. » Ce n’est certes pas la première fois que l’on demande aux UC une telle transformation de liquidité, mais le principal précédent, à savoir les UC immobilières, fait justement face à une crise...