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Investisseur institutionnel – Roger Caniard et Eric Dubos, directeurs financiers et membres du Comex, MACSF

« Pour la première fois depuis une dizaine d’années, nous achetons des emprunts d’Etat »

Publié le 31 octobre 2023 à 8h30

Séverine Leboucher    Temps de lecture 8 minutes

Entretien avec Roger Caniard et Eric Dubos, directeurs financiers et membres du Comex, MACSF. La rapide remontée des taux change la donne pour un assureur comme la MACSF : historiquement friand d’actifs de diversification (actions, high yield…), le mutualiste cherche aujourd’hui à réduire son exposition aux risques et à rallonger la maturité de son portefeuille. Tout en procédant à des investissements notoires dans le non-coté : CCR Re et Orpea.

Avec la hausse des taux, comment a évolué le montant de vos actifs sous gestion ?

Eric Dubos : Le groupe MACSF gère près de 35 milliards d’euros, dont une trentaine de milliards en assurance-vie, et cet encours est en progression. Notre collecte est restée positive cette année, à la fois sur le fonds en euros et sur les unités de compte (UC), grâce notamment à des campagnes commerciales supprimant les frais d’entrée. La hausse des taux allège nos passifs et les contraintes de solvabilité. Nous souhaitons donc, à la différence des dernières années, maintenir la collecte sur le fonds en euros. En outre, nous avions fait le choix de conserver une duration de notre actif plus courte que celle de notre passif, pariant sur une remontée des taux. Cet écart, qui certes coûtait cher en capital réglementaire, nous permet aujourd’hui de réinvestir rapidement les obligations arrivées à échéance à des taux bien plus élevés : nous obtenons aujourd’hui du 4 % sur de bonnes signatures. Alors que nous avons traditionnellement un biais en faveur des obligations d’entreprises, nous achetons cette année des emprunts d’Etat, ce que nous n’avions pas fait depuis une dizaine d’années ! La part des titres souverains dans notre portefeuille obligataire approche ainsi les 30  %, contre 25  % auparavant. De même, à l’intérieur de notre poche crédit, nous nous sommes focalisés sur le haut de la catégorie investment grade, alors que nous poussions souvent vers le crossover ou même le high yield auparavant.

Comment évolue la duration de votre portefeuille ?

ED : Nous essayons de la rallonger, mais du fait d’une courbe des taux plate, voire inversée, nous restons principalement sur des maturités de 6 à 7 ans. Sachant que notre stock a une duration de 4 ans, cette remontée sera donc très progressive.

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