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Pays émergents

Un concept en mutation

Publié le 26 juillet 2019 à 11h03

Séverine Leboucher

Apparue au début des années 1980, la notion de «pays émergents» a en particulier été popularisée par l’acronyme BRICS. Mais la difficulté de ces pays à tenir leurs promesses de rattrapage économique a poussé les investisseurs à faire évoluer leur approche du concept d’«émergence». Ils doivent désormais tenir compte du risque de ralentissement de la mondialisation.

En mai dernier, l’indice phare des marchés actions dans les pays émergents, le MSCI Emerging Market (EM) a connu l’un des plus importants remaniements de son histoire, avec simultanément, l’entrée de l’Arabie saoudite, le retour de l’Argentine et l’accroissement du poids de la Chine. Ce sont désormais 26 pays qui sont considérés par l’indice comme «émergents», contre seulement dix à son lancement, en 1987 (voir encadré). Cette évolution illustre combien la notion d’émergence peut être évolutive. Lorsque l’économiste de la Banque mondiale, Antoine van Agtmael, l’a pour la première fois utilisée au tout début des années 1980 pour désigner des géographies jusque-là principalement qualifiées de «tiers-monde», il a donné à ces pays une visibilité inédite à l’égard des investisseurs. Visibilité encore accrue par l’invention, vingt ans plus tard, du concept de BRICS par l’économiste de Goldman Sachs, Jim O’Neill, pour mettre en lumière les cinq poids lourds qu’étaient alors le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Les BRICS, une notion disparue

Mais depuis quelques années, il devient plus difficile de définir le concept d’économie émergente. L’un des symboles de cette difficulté est la raréfaction des acronymes pour les regrouper. Les cinq lettres des BRICS ont ainsi quasiment disparu du vocable des financiers. «C’était un terme très marketing dont l’usage s’est fortement réduit depuis le milieu des années 2010», estime Abdallah Guezour, directeur de l’équipe dette émergente à performance...

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