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Risques

Wirecard : quand les gérants écoutent les alertes ESG

Publié le 3 juillet 2020 à 16h26

Séverine Leboucher

La chute vertigineuse du titre Wirecard à la suite d’une suspicion de fraude de 1,9 milliard d’euros a mis en émoi les investisseurs. Les plus sensibles aux aspects extra-financiers de leurs placements avaient toutefois pu limiter leur prise de risque.

Quand un fleuron d’un grand indice européen comme Wirecard chute de 95 % en quinze jours, les portefeuilles des gérants d’actifs souffrent. La note a ainsi été salée pour certains, comme DWS en Allemagne ou Alken AM au Royaume-Uni, très exposés au titre. Mais d’autres avaient fait le choix depuis quelques mois de sous-pondérer, voire de sortir cette valeur de leur portefeuille.

L’analyse de certaines dimensions extra-financières avait en effet révélé un faisceau de signaux faibles incitant à la prudence. «Une fraude comptable, surtout lorsqu’elle est bien faite, est très difficile à déceler pour un analyste, reconnaît Marie-Pierre Peillon, directrice de la recherche et de la stratégie ESG de Groupama AM. Mais les méthodologies ESG peuvent faire apparaître des signaux négatifs, par exemple au niveau de la relation de l’entreprise avec son commissaire aux comptes.» 

De fait, c’est avant tout le volet «gouvernance» qui s’est avéré le plus instructif. «Les raisons de ne pas investir étaient multiples sur le plan de la gouvernance : le conseil d’administration était extrêmement réduit, avec peu d’informations sur les administrateurs, et ne disposait pas de comités spécialisés, liste Léa Dunand-Chatellet, responsable de l’investissement responsable chez DNCA. Le reporting extra-financier était très succinct.»

Un focus sur les pratiques comptables

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