Lors de la manifestation annuelle d’Euronext organisée en mars dernier, le directeur général et président du directoire de la société, Stéphane Boujnah, avait plaidé fortement pour l’avènement d’un « new ESG » fondé cette fois-ci sur trois domaines jugés stratégiques pour le Vieux Continent : énergie, sécurité et géostratégie. Deux mois plus tard, Euronext vient de concrétiser ce concept en proposant sur sa plateforme trois nouveaux indices thématiques
Lors de la manifestation annuelle d’Euronext organisée en mars dernier, le directeur général et président du directoire de la société, Stéphane Boujnah, avait plaidé fortement pour l’avènement d’un « new ESG » fondé cette fois-ci sur trois domaines jugés stratégiques pour le Vieux Continent : énergie, sécurité et géostratégie. Deux mois plus tard, Euronext vient de concrétiser ce concept en proposant sur sa plateforme trois nouveaux indices thématiques : l’Euronext European Energy Security Index qui suit les entreprises du secteur de l’énergie, l’Euronext European Aerospace & Defence Index pour celles de l’aéronautique et de la défense, et l’Euronext European Strategic Autonomy Index. Ce dernier est constitué d’entreprises qui « favorisent l’indépendance stratégique » de l’Europe dans des secteurs critiques comme ceux de la défense, de l’énergie, de la tech ou encore des banques à l’instar d’Intesa Canpaolo et d’Unicredit. « Ces nouveaux indices sont soutenus par la plupart des gestionnaires d’actifs qui commercialiseront des ETF », assure Stéphane Boujnah.
Selon ce dernier, ces initiatives répondent à la demande des investisseurs qui souhaitent augmenter leurs expositions dans ces domaines. Euronext vise particulièrement le secteur de la défense à travers la création d’un « hub de croissance » s’inspirant de ce qui a été développé autour du groupe de défense italien Leonardo pour favoriser les échanges avec ses fournisseurs et répondre à leurs besoins pour accroître leur croissance.
Un programme de formation baptisé « IPOready Defence » sera également lancé au troisième trimestre. Soutenu par l’UE et la Banque européenne d’investissement (BEI), il vise à « accélérer la transformation des entreprises non cotées notamment en matière de stratégie, management et communication aux investisseurs », indique Stéphane Boujnah. Ce dernier veut « faciliter la croissance des sociétés non cotées, qu’elles souhaitent ou non entrer en Bourse, en leur offrant des outils qui répondent à leurs besoins spécifiques ». Ce programme s’inspire ainsi du programme IPO ready dédié aux ETI et PME non cotées.
Euronext ambitionne aussi de faciliter les émissions d’obligations pour les entreprises de la défense avec la création, d’ores et déjà effective, d’un segment dédié sur lequel le processus d’admission sera accéléré et qui, selon l’opérateur boursier, offrira plus de visibilité, notamment auprès des investisseurs particuliers. Cinq émetteurs ont déjà rejoint ce segment : Airbus, Kongsberg, Leonardo, Safran et Thales. De plus, deux journées de financement, les 7 et 8 juillet prochains, seront consacrées aux entreprises européennes de l’aéronautique et du spatial afin de favoriser les mises en relation.
Suite à une polémique datant de mi-mars lorsque Airbus, Safran et Thales avaient failli sortir du CAC 40 ESG en raison de leur activité défense, Euronext a annoncé la révision de ses méthodologies relatives au CAC 40 ESG et au MIB ESG. D’ici le mois de juin, les deux indices respecteront les nouvelles lignes directrices de l’ESMA en supprimant la notion d’armes « controversées ». « Il n’existe que des armes autorisées ou interdites et nous supprimons donc le terme controversées », explique Stéphane Boujnah qui a par ailleurs rappelé l’engagement « total » de l’opérateur en faveur de l’ESG plus traditionnel.