Face à l'augmentation des retards de paiement interentreprises, Bercy durcit le ton. Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l'Économie sociale et solidaire, vient ainsi de déclarer mi-juillet qu'elle souhaitait renforcer les contrôles et réhausser les plafonds des sanctions, « par exemple jusqu'à 1 % du chiffre d’affaires mondial » des entreprises fautives. En effet, les retards de paiement des factures interentreprises se sont fortement allongés en France au deuxième trimestre 2025, selon une récente étude publiée par Ellisphere. La durée moyenne des retards de paiement BtoB atteignait 19 jours en juin 2025, contre près de 16 jours et demi au trimestre précédent (soit +15,7 % entre le premier et le deuxième trimestre 2025). Dans le détail, cet allongement des retards de paiement interentreprises est porté par les grandes entreprises (GE), qui ont payé à échéance moins d’une facture sur quatre (23 %) au deuxième trimestre 2025, contre plus d’une sur trois (37 %) au trimestre précédent. La durée moyenne du retard de paiement dans les GE atteint ainsi 14,79 jours au deuxième trimestre, soit +22,5 % par rapport au trimestre précédent. Cette dégradation se répercute ensuite sur toute la chaîne de paiement, et accentue notamment la pression sur la trésorerie des PME-ETI qui fournissent les GE, avec toutefois des différences sectorielles notables. Les retards de paiement les plus importants concernent ainsi les secteurs des services administratifs (21,58 jours de retard en moyenne), de l’information et de la communication (20,96 jours), et de la santé humaine et de l’action sociale (20,78 jours). En revanche, les secteurs du commerce et de la réparation automobile (11,9 jours), de l’agriculture, la sylviculture et la pêche (12,87 jours) et des industries extractives (13,71 jours) affichent des retards de paiement moyens beaucoup plus faibles. Cette tendance est confirmée par le rapport annuel 2024 de l’Observatoire des délais de paiement que vient de publier la Banque de France, selon lequel à la fin de l’année 2024, le retard moyen dans le privé atteignait 13,6 jours, toutes catégories d'entreprises confondues, et jusqu'à 18 jours dans les entreprises de plus de 1 000 salariés.
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France : les retards de paiement en forte hausse au deuxième trimestre 2025, Bercy accroît les sanctions
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