Près de six dirigeants sur dix considèrent l’IA comme une question de survie à horizon trois à cinq ans, selon une étude de Bpifrance Le Lab qui a interrogé plus de 1 200 chefs d’entreprise, PME et ETI. Pourtant, si l’IA est perçue comme importante pour la pérennité de l’entreprise, le passage à l’action est plus timide. Ainsi, seuls 43 % des dirigeants ont défini une stratégie IA, avec des niveaux d’adoption différents selon les secteurs : particulièrement élevés dans la finance et les assurances, mais plutôt faibles dans les transports ou la construction. Globalement, les entreprises françaises adopteraient l’IA deux fois plus lentement que les sociétés allemandes et américaines. Au sein des sociétés tricolores utilisant l’IA, la moitié utilise uniquement des solutions gratuites ou prêtes à l’emploi.
Parmi les principales motivations des dirigeants en faveur de l’adoption de l’IA figurent l’amélioration des performances, le maintien de la compétitivité et la réduction des coûts. Cependant, les chefs d’entreprise pointent plusieurs freins à une appropriation plus large de ces outils comme une maturité insuffisante de l’offre, des coûts élevés et des applications difficiles à identifier. 27 % des dirigeants se disent même « sceptiques » face à l’IA et font preuve d’une opposition à son adoption, craignant notamment une perte de lien social et des destructions d’emplois. Une part similaire (26 %) se considère plutôt comme « bloqués », ces dirigeants étant conscients des gains fournis par l’IA mais empêchés de mettre en place des outils par manque de compétences, de formation ou de soutien.