Capitulation
En dépit de la baisse des Bourses depuis le début d’année, avec un indice MSCI Monde en recul de 20 %, d’aucuns attendent aujourd’hui une vraie capitulation. C’est-à-dire le moment où tout espoir d’un rebond imminent des prix s’effondrera. Il est vrai qu’à ce stade, et malgré les chocs, les analystes anticipent toujours des profits qui continueraient de progresser d’environ 6 % d’ici douze mois entre les Etats-Unis et l’Europe, en incluant l’énergie.
Cette évolution contraste avec ce que nous avons vécu sur le marché obligataire. En effet, la fin de l’été a été marquée par un changement brutal. L’idée d’une inflation transitoire s’est évaporée, et avec elle le scénario d’une hausse modérée des taux directeurs et surtout d’un basculement rapide, en 2023, vers un nouvel assouplissement monétaire. D’une certaine façon, le marché obligataire a donc capitulé devant la détermination des banquiers centraux à lutter contre l’inflation, surtout après les derniers chiffres, qui ont surpris à la hausse.
D’où un consensus qui a augmenté, depuis la fin juillet, ses anticipations de taux directeurs de plus de 1,5 % d’ici à mars 2023, et causé un ajustement brutal du marché obligataire et promettant un autre trimestre de rendements négatifs.
Dès lors, et même si les tensions haussières sur les taux risquent de persister, une capitulation a eu lieu. Et les Bourses devraient suivre, en intégrant le fait que les banques centrales ne vont pas offrir de soutien rapide alors que les résultats des entreprises devraient décevoir.
Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM
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