Dans quelles obligations investir ?

Publié le 23 septembre 2013 à 10h36    Mis à jour le 1 septembre 2014 à 14h48

Patrick Artus

Les investisseurs obligataires s’interrogent aujourd’hui sur le type d’obligations dans lequel ils peuvent raisonnablement investir. Concernant les dettes publiques des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, il ne semble pas que la valeur fondamentale de leurs taux d’intérêt à long terme soit supérieure à celle observée aujourd’hui. Mais les investisseurs peuvent craindre une surréaction des marchés financiers. Pour les taux d’intérêt à long terme des dettes périphériques de la zone euro, les investisseurs doivent craindre le retour d’une crise des dettes souveraines, l’endettement public continuant de monter dans certains pays.

De leur côté, les spreads sur les obligations d’entreprises investment grade se sont beaucoup resserrés aux Etats- Unis et dans la zone euro. Ceci est normal aux Etats-Unis, mais beaucoup moins dans la zone euro, où la croissance reste faible, et où les ratings se détériorent. Par contre, le crédit high yield dans la zone euro est intéressant, les émissions high yield devenant plus importantes (6 à 7 milliards d’euros par mois) et faisant apparaître de nouveaux émetteurs. Enfin, plusieurs menaces planent sur les dettes publiques en monnaie nationale des émergents : le risque de change, avec l’apparition de défi - cits extérieurs importants ; le risque de crédit (réouverture des CDS des émergents)... Au total, les seules obligations «investissables» semblent donc être le crédit investment grade aux Etats-Unis et le crédit high yield dans la zone euro, ce qui limite fortement le champ des investissements obligataires.

Patrick Artus conseiller économique ,  Natixis

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Depuis 1998, il était directeur de la recherche et des études de Natixis. Il a été promu chef économiste en mai 2013.

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