Europe : vers de nouvelles émissions d’obligations sociales ?

Publié le 3 novembre 2022 à 15h57

Didier Borowski    Temps de lecture 2 minutes

Les mesures budgétaires mises en place pour faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine n’ont fait l’objet d’aucune concertation. Les montants engagés s’échelonnent entre moins de 1 % du PIB et 7 % du PIB selon les pays, ce qui risque d’accroître la fragmentation économique et financière.

Le défi que pose la diversification des mix énergétiques en l’absence de gaz russe concerne l’ensemble de l’UE et exige donc une réponse commune, à l’instar de ce qui a été fait lors de la crise du Covid. D’autant que la remontée des taux obligataires empêche désormais les gouvernements des Etats les plus fragiles de dépenser sans compter.

Toutefois, les conditions pour mettre en place un fonds de dette commune ne sont aujourd’hui pas remplies. En particulier, les positions politiques des chefs d’Etat sont encore trop discordantes. Les gouvernements européens savent néanmoins qu’ils ne pourraient pas faire face isolément à une crise énergétique qui dure. Si bien qu’une solution européenne finira vraisemblablement par s’imposer en 2023.

Le programme SURE (Support to mitigate Unemployment Risks in an Emergency), mis en place au début 2020 pour éviter un chômage de masse suite aux confinements, doit retenir l’attention. Son enveloppe de 100 milliards d’euros a été exclusivement financée par des émissions d’obligations sociales avec signature européenne. Ces dernières ont rencontré un grand succès auprès des investisseurs (la première émission a été sursouscrite à hauteur de 13 fois !). Le bilan de SURE est aujourd’hui unanimement salué en Europe. Ce programme a tout particulièrement bénéficié aux Etats les plus endettés. Les leaders allemands ne sont pas opposés à un programme de ce type – basé sur des prêts et non sur des subventions – une façon de responsabiliser les Etats quant à l’évolution de leur dette.

Didier Borowski Responsable recherche politiques macro ,  Amundi Investment Institute

Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.

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