Le caillou dans la chaussure de Trump…

Publié le 28 août 2025 à 19h45

Christian Parisot    Temps de lecture 2 minutes

La politique économique de l’administration Trump, au-delà de sa communication erratique, a une certaine cohérence : 1) maximiser le rythme de la croissance américaine pour limiter la progression du ratio dette sur PIB de l’Etat fédéral et rassurer les investisseurs sur la soutenabilité de la dette publique à long terme, 2) financer la dette fédérale à court terme auprès des acteurs domestiques pour ne plus dépendre des investisseurs étrangers, notamment chinois et japonais. Par exemple, la loi facilitant la création de stablecoins devrait mécaniquement permettre une forte hausse de la demande de titres du Trésor à court terme (T-Bill) ainsi que la réforme des ratios réglementaires des banques commerciales. Les besoins de financements supplémentaires de l’Etat, imputables aux baisses d’impôts, ne pèseront pas sur la partie longue de la courbe des taux. Les entreprises et les ménages américains peuvent s’endetter à long terme à des taux bas, 3) ne dépendant plus des étrangers dans le financement de la dette fédérale à long terme, le dollar peut durablement se déprécier face aux devises étrangères, réduisant les besoins de financement de l’économie américaine, 4) en « imposant » des taux directeurs très bas à la Banque centrale et en réduisant son indépendance, l’administration Trump limite sa charge de la dette.

Le seul grain de sable dans ce schéma remettant en cause la politique économique de M. Trump est l’inflation ! La perte d’indépendance de la Banque centrale et l’inflation résiliente se traduiraient par une pentification de la courbe des taux d’Etat. Ce risque est loin d’être négligeable au regard de la politique migratoire, des droits de douane et des difficultés encore importantes de recrutement des entreprises américaines. Les prochaines publications des indices des prix à la consommation seront déterminantes dans l’évolution des taux longs américains, et donc de la réussite de la politique économique de Donald Trump.

Christian Parisot Conseiller économique ,  Aurel BGC

Christian Parisot est conseiller économique auprès du prestataire de services d'investissement Aurel BGC, dont il a été préalablement responsable de l’ensemble de la recherche, et Chef Economiste entre 2006 et 2021. Titulaire d’un diplôme universitaire, il a débuté en 1996 sa carrière d’économiste de marché à la Caisse Centrale des Banques Populaires (devenue ultérieurement Natixis) avant de rejoindre Aurel un an plus tard.

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