Une autre vision du dollar ?
La politique économique de Donald Trump peut-elle remettre en cause le rôle international du dollar ? Dans les transactions commerciales internationales ou dans les réserves de changes des banques centrales, le dollar reste dominant et profite encore de la suprématie militaire des Etats-Unis. Le pays, qui enregistre des déficits courants importants depuis plusieurs décennies, a pu les financer grâce à des afflux massifs de capitaux étrangers. Mais cette confiance s’est traduite par une position extérieure nette (NIIP) fortement négative : le pays doit désormais environ 70 % de son PIB au reste du monde, un niveau historiquement élevé. Autrement dit, la valeur des actifs détenus par les non-résidents aux Etats-Unis excède largement les actifs américains détenus à l’étranger. Jusqu’à présent, cela n’a pas posé problème grâce à l’attrait du dollar. Mais une instabilité politique croissante ou des orientations économiques jugées imprévisibles pourraient éroder la confiance des investisseurs. Ils pourraient sous-pondérer le marché américain ou plus vraisemblablement exiger un rendement réel plus élevé pour détenir des actifs en dollars, une « prime de risque ».
Christian Parisot est conseiller économique auprès du prestataire de services d'investissement Aurel BGC, dont il a été préalablement responsable de l’ensemble de la recherche, et Chef Economiste entre 2006 et 2021. Titulaire d’un diplôme universitaire, il a débuté en 1996 sa carrière d’économiste de marché à la Caisse Centrale des Banques Populaires (devenue ultérieurement Natixis) avant de rejoindre Aurel un an plus tard.
Christian Parisot