Le Vix, un indice à surveiller
Inventé par un professeur américain, Robert Whaley, lors d’un séjour en France, le Vix mesure la volatilité implicite des puts sur l’indice phare des actions américaines, le S&P500.
Alors qu’il a dépassé 90 % au cœur de la grande crise, l’«étalon de la peur», comme cet indice est parfois dénommé, est aujourd’hui retombé à quelque 10 %, proche de son plus bas de 8,5 % atteint en 2006. Cette situation paraît paradoxale dans l’environnement d’incertitude politique ouvert par l’élection de Donald Trump. En outre la remontée des taux d’intérêt par la FED est de nature à mettre plusieurs classes d’actifs sous pression. De plus la fin de cycle américain sera bientôt en vue, même si ce «bientôt» est difficile à apprécier en nombre de trimestres.
Ainsi, prendre une position longue en volatilité paraît opportune, au moins sur le marché boursier américain considéré comme surévalué par beaucoup d’analystes. Le Vix constitue en effet une relativement bonne couverture contre la baisse de la Bourse. Mais attention à la manière de s’y exposer ! On peut le faire par le biais des futures. Pour «démocratiser» l’outil auprès des épargnants, des ETF ont également été mis en place, comme le Vxx. Hélas, comme le souligne le professeur Whaley, l’efficacité du Vxx n’est pas encore assurée. En 2015, le Vix a monté d’environ 8 % quand le Vxx a chuté de plus de 20 % !
On peut peut-être gagner en s’exposant au Vix, mais pas avec tous les instruments.
Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.
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