L’exceptionnalisme américain

Publié le 3 novembre 2023 à 18h03

Sebastian Paris Horvitz    Temps de lecture 2 minutes

En octobre, le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans a dépassé momentanément la barre des 5 %, soit le plus haut niveau depuis 2007. Depuis, malgré un reflux, nous demeurons proches des niveaux les plus hauts de ces quinze dernières années.

Une grande partie de cette hausse, plus de 70 points de base, s’est produite depuis août, alors même que la Fed a suspendu ses hausses de taux et que les anticipations de marchés concernant ceux-ci restaient stables. Cela s’explique par l’exceptionnalisme de l’économie américaine. En effet, alors que l’Europe semble stagner et que la Chine a du mal à décoller, les Etats-Unis surprennent par leur vigueur, avec encore 5 % de croissance du PIB en rythme annualisé au troisième trimestre, notamment grâce à la consommation.

Mais une des explications de cet exceptionnalisme tient à la stimulation budgétaire dont aura bénéficié l’économie américaine en 2023, et déjà estimée à près de 2 points de PIB par le FMI ! Ainsi, plus que la croissance élevée, il semble que ce soit la détérioration concomitante du déficit public qui ait joué un rôle dans la forte hausse des taux longs américains. L’augmentation du volume des émissions de dette publique, au moment où la Fed se retire, ayant poussé les investisseurs à demander une rémunération plus élevée.

Dès lors, si l’on peut penser avoir atteint une limite dans la hausse des taux longs, celle-ci mettant la croissance en danger, la question de la modération budgétaire, ou son absence, sera cruciale pour anticiper le type d’atterrissage de l’économie américaine en 2024.

Sebastian Paris Horvitz Directeur de la recherche ,  La Banque Postale Asset Management

Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez La Banque Postale Asset Management

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