Quel signal pour prédire l’évolution des taux à long terme ?

Publié le 27 avril 2023 à 11h02

Laurent Denize    Temps de lecture 2 minutes

En 2022 et au début de l’année 2023, les Etats-Unis ont connu une remontée fulgurante des taux monétaires, qui n’a pas été suivie par le marché obligataire. Les investisseurs envoient ainsi le signal d’une proche récession. Toutefois, on peut s’interroger sur la qualité des signaux historiques envoyés par les marchés de taux.

La dernière flambée des prix du pétrole montre à quel point les marchés obligataires peinent à évaluer les chocs d’offres, renforçant les récents avertissements des banques centrales selon lesquels l’inflation est loin d’être contenue. Le paradoxe actuel entre stimulus fiscaux et durcissement monétaire complique en effet la modélisation de la trajectoire de l’inflation.

Le signal de la courbe des taux semble lui aussi avoir été altéré. Les banques centrales ont créé une hausse artificielle du prix des obligations d’Etat pendant les années d’assouplissement quantitatif, ce qui a rendu les signaux de la courbe des taux moins fiables. Les montants ainsi déployés ont démesurément gonflé une demande captive, le risque étant un dégonflement de cette bulle, notamment sur la partie longue des courbes de taux.

Avec la hausse récente des taux courts, il conviendrait de se positionner aujourd’hui sur des taux à 1 ou 2 ans des deux côtés de l’Atlantique, et de limiter la duration obligataire sur la partie longue de la courbe pour repositionner ses investissements sur la partie courte.

La situation est plus complexe pour le crédit. L’instabilité financière récente va limiter l’offre de crédit bancaire et vraisemblablement faire remonter les coûts de financement ainsi que les taux de défaut, invitant à plus de prudence concernant le marché des obligations à haut rendement. En revanche, même s’il est plus sensible au paramètre duration, le segment Investment Grade offre toujours un rendement attractif et est donc à privilégier.

Quant aux actions, il convient de se tourner vers les actions d’entreprises qui génèrent suffisamment de croissance pour limiter l’impact des taux.

Laurent Denize Co-CIO ,  ODDO BHF Asset Management

Laurent Denize est co-CIO chez ODDO BHF Asset Management.

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