Premium

Grand Débat

La dette privée rattrape son retard en matière d’ESG

Publié le 18 octobre 2021 à 11h24

Sandra Sebag    Temps de lecture 33 minutes

Array Array ,  Array

La crise sanitaire a conduit les gérants à accélérer l’intégration des critères ESG (environnement, social et gouvernance) dans les actifs réels et en particulier dans la dette privée. Après avoir passé du temps ces dernières années à l’analyse des principes ESG en vue de leur intégration dans les process et sur les actions d’engagement des sociétés de gestion, les gérants comme les investisseurs institutionnels sont en train de franchir des étapes supplémentaires avec la prise en compte de l’ESG dans le pricing et dans la rémunération des sociétés de gestion. Ces évolutions sont saluées par toute la profession. Et cela d’autant plus que la dette privée a démontré à la lumière de la crise sanitaire sa capacité à compléter les portefeuilles obligataires en apportant une diversification et une différenciation en termes de profondeur de marché, de prime d’illiquidité et de stabilité. Des propriétés qui poussent les investisseurs institutionnels à renforcer leurs allocations dans cette classe d’actifs.

Une sortie de crise riche en opportunités

Le soutien des Etats, les différentes initiatives de Place et plus généralement l’abondance de liquidité ont-ils été favorables à la classe d’actifs ?

Olivia Yedikardachian, responsable des portefeuilles de fonds au sein de la direction des gestions d’actifs de la Caisse des dépôts : Les investisseurs ont affiché au début de la crise sanitaire une certaine inquiétude, mais celle-ci semble être passée car manifestement les portefeuilles ont bien tenu. Actuellement, les indicateurs macroéconomiques sont encourageants : les taux de défaut sur la partie obligataire sont revenus à des niveaux précrise, les agences de notation révisent davantage les notes des entreprises à la hausse qu’à la baisse… A ce stade, nous pouvons considérer que la crise est passée. Mais reste encore à savoir si cela va être durable. Les politiques de soutien ainsi que les initiatives de Place suffiront-elles à limiter les défaillances en attendant que la croissance prenne le relais ? C’est la grande question du moment. Nous avons tous en mémoire la crise financière précédente, elle avait été plus longue et plus difficile que celle-ci, qui n’a pour l’instant, qu’un effet limité sur l’accès à la dette pour les entreprises.

Rafael Torres, co-head de la stratégie direct lending paneuropéenne chez Muzinich & Co : Nous sommes en accord avec ce diagnostic. Actuellement, nous ne sommes pas face à une crise de liquidité comme en 2008, lors de la précédente grande crise financière. Au contraire même, la liquidité est abondante. De nombreuses entreprises n’avaient pas besoin spécifiquement de liquidité, mais elles ont tout de même utilisé les différents programmes...

Dans la même rubrique

Abonnés Plan de transition : quand les asset managers cherchent à montrer l’exemple

De plus en plus d’investisseurs demandent aux entreprises qu’ils ont en portefeuille qu’elles...

Abonnés Les gérants s’emparent du devoir de vigilance

Pour ne pas financer des entreprises impliquées dans le travail des enfants, l’esclavage moderne ou...

Abonnés Les ambitions de Swen, devenue société à mission

La filiale d’OFI Invest et Crédit Mutuel Arkea mise plus que jamais sur l’ESG dans ses décisions...

Voir plus

Chargement en cours...