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Crise économique

Avec la crise, la BCE s’impose sur les marchés

Publié le 17 juillet 2020 à 14h51    Mis à jour le 17 juillet 2020 à 18h52

Séverine Leboucher

En intervenant massivement pour endiguer la crise financière liée à la pandémie, la Banque centrale européenne a réussi non seulement à éviter un credit crunch (voir p.8) mais aussi à restaurer le fonctionnement des marchés financiers après leur forte chute en mars. Mais, ce faisant, elle a aussi pris le risque de les fragiliser à plus long terme.

Le 26 juillet 2012, Mario Draghi avait prévenu les marchés qu’il sauverait la zone euro «whatever it takes». Un «à tout prix» adressé comme un avertissement aux investisseurs, tentés de tester les limites de l’union monétaire. Huit ans plus tard quasiment jour pour jour, alors que l’Europe cherche à se relever d’une crise sanitaire sans précédent, sa célèbre formule a pris une toute nouvelle signification. Depuis février, afin d’éviter d’ajouter à la crise économique, une crise financière, la Banque centrale européenne (BCE) cherche par tous les moyens à rassurer les marchés. Elle a à cet effet mis en place un arsenal de mesures totalement inédites, non pas tant par leur nature que par leur montant. «Les outils de politique monétaire qualifiés de “non conventionnels” lors de la crise de 2008 et celle de la zone euro sont devenus habituels mais leur taille est aujourd’hui colossale», souligne Axel Botte, stratégiste chez Ostrum Asset Management. Le programme de rachats d’actifs mis en place pour lutter spécifiquement contre cette crise – le «Pandemic Emergency Purchase Programme» ou PEPP – a été successivement doté de 750 milliards d’euros le 18 mars puis de 600 milliards supplémentaires le 4 juin, auxquels s’ajoutent les 120 milliards débloqués en urgence le 12 mars dans le cadre de son programme d’achats d’actifs historique et déjà réactivé en septembre 2019.

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