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Finance durable

Empreinte carbone : un indicateur à manier avec précaution

Publié le 18 avril 2024 à 9h07

Séverine Leboucher    Temps de lecture 14 minutes

Centrales dans les analyses extra-financières des investisseurs, les émissions de gaz à effet de serre n’en restent pas moins des données particulièrement complexes à calculer, surtout lorsque l’on considère le scope 3. Les gérants sont amenés à monter en compétences en la matière et certains sophistiquent leur approche en introduisant le concept d’émissions évitées.

Points clés :

  • La prise en compte des émissions indirectes – celles des fournisseurs et des clients – (scope 3) tend à se généraliser malgré de nombreux défis méthodologiques.
  • La CSRD devrait améliorer la qualité des données, jusqu’à un certain point seulement.
  • La notion d’émissions évitées (scope 4) intéresse des gérants qui viennent de mandater des consultants pour établir une méthodologie de calcul solide.

Parmi les 1 178 cases que les entreprises vont être potentiellement amenées à remplir dans le cadre de leur futur reporting au titre de la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), certaines sortent du lot : les émissions de gaz à effet de serre constitutives de l’empreinte carbone. Cet indicateur est bien sûr loin d’être nouveau : le concept est déjà présent au moment des accords de Kyoto en 1995 et les premiers bilans carbone des entreprises remontent au début des années 2000. Mais depuis quelques années, l’empreinte carbone est massivement entrée dans le quotidien des gérants qui en apprécient tout particulièrement la dimension très quantitative. La publication de ces tonnes d’équivalent carbone promise par la CSRD peut donc apparaître comme une aubaine pour les investisseurs qui veulent construire des stratégies de gestion axées sur la décarbonation de l’économie. A ce stade pourtant, c’est surtout un concept qui leur donne du fil à retordre.

Des données scopes 1 et 2 en progrès

Le calcul de l’empreinte carbone d’une entreprise, cadré à l’échelle internationale par le GHG Protocol, nécessite d’additionner trois types d’émissions, appelés « scopes » : le premier couvre ses émissions directes (chauffage, flotte automobile…), le deuxième ses émissions indirectes liées à sa consommation d’énergie et le troisième ses émissions indirectes liées cette fois à ses fournisseurs, ses transporteurs, ses distributeurs, ses clients… Aujourd’hui, ce sont essentiellement les scopes 1 et 2 qui...

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