Trophées DFCG Bretagne Pays de la Loire

Les candidats en lice pour le Trophée de la gestion financière

Publié le 8 novembre 2013 à 10h19    Mis à jour le 24 juillet 2014 à 15h57

Guillaume Benoit

Le groupe Bretagne Pays de la Loire de l’Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion a sélectionné comme candidats à son Trophée de la gestion financière, trois directeurs financiers ayant pris une part très active au développement de leur entreprise.

Pour la troisième édition de son Trophée de la gestion financière, qui sera remis aujourd’hui mardi, le groupe Bretagne Pays de la Loire de l’Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG) a choisi de mettre en avant trois directeurs financiers qui ont, par leur action, fortement contribué à la croissance ou à l’amélioration de la rentabilité de leur société.  

Bio 3G encadre les coûts de ses commerciaux

Ghislaine Goubin, directrice comptable et financière du spécialiste des produits agricoles Bio 3G, accompagne le groupe – qui compte réaliser un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros en 2013 – depuis sa création il y a seize ans. Mais c’est plus particulièrement pour une action lancée afin de mieux contrôler les dépenses et la profitabilité des commerciaux de l’entreprise qu’elle a été sélectionnée pour concourir au trophée. «Nous avions déjà développé une batterie d’indicateurs pour suivre au mieux la rentabilité de nos produits, explique cette dernière. Il y a deux ans, nous avons décidé de mener la même démarche concernant nos équipes commerciales.» Jusqu’alors, en effet, les frais engagés notamment lors des déplacements étaient traités par grandes masses.

L’objectif de la directrice comptable et financière était double. «Nous voulions disposer d’un outil nous permettant de mener une analyse approfondie des dépenses effectuées par nos équipes de vente, mais également le chiffre d’affaires généré, témoigne Ghislaine Goubin. En outre nous souhaitions faciliter la comptabilisation de leurs frais professionnels.» La société s’est donc mise en quête, dans le commerce, d’un logiciel répondant à ses besoins. En vain «les produits existants n’étaient soit pas adaptés à notre taille, soit insuffisants en termes de profondeur analytique, poursuit Ghislaine Goubin. Nous avons donc décidé de développer nous-mêmes notre outil, sur une base de feuilles Excel.»

Un chantier important qui aura duré dix-huit mois. Mais le jeu en valait la chandelle. «Une fois saisies, les données correspondant aux frais professionnels sont automatiquement transmises à notre logiciel de comptabilité, et nous bénéficions désormais d’une plus grande visibilité sur les coûts des commerciaux, leur respect des plafonds de dépenses fixées par le groupe, ou les charges liées à leurs véhicules, se félicite Ghislaine Goubin. Ces nouveaux indicateurs ont ainsi permis une plus grande responsabilisation des équipes.»

Réalités réalise la première IBO d’un groupe non coté

Marc Bernard, directeur administratif et financier de Réalités, a vu pour sa part sa candidature retenue pour une opération de financement innovante. «Dans notre activité, la promotion immobilière, nous faisons majoritairement appel aux banques pour financer les projets de constructions que nous lançons, et qui peuvent atteindre plusieurs millions d’euros, témoigne Marc Bernard. Mais elle nous demande d’investir nous-mêmes 10 % du prix de revient de l’opération, ce qui nécessite que nous possédions les ressources nécessaires.»

Jusqu’à présent, le groupe cherchait à lever des fonds au coup par coup. «Nous avons fait appel, à plusieurs reprises, à des co-investisseurs qui apportaient à nos côtés des fonds propres pour nos projets, explique le directeur administratif et financier. Mais les rendements attendus par ces derniers étaient élevés, de l’ordre de 25 %.» Réalités a également levé de la dette dans le cadre de petits placements privés, auprès d’investisseurs proches. Mais leur réseau n’était pas assez grand pour combler l’intégralité de leurs besoins. «Fin 2012, nous avons observé avec attention l’opération d’IBO – un produit obligataire émis par des PME et des ETI à destination d’investisseurs institutionnels et grand public – réalisée par le promoteur lyonnais Capelli. Intéressés par ce produit nous nous sommes alors rapprochés de la société de Bourse Portzamparc, avec laquelle nous étions en contact, et nous avons commencé à y travailler début 2013.»

La préparation de l’opération a duré six mois, notamment à cause du processus de notation, que Réalités devait obligatoirement mener pour pouvoir émettre son IBO. «Nous avons choisi l’une des rares agences disponibles sur le marché, l’allemande Scope Ratings, souligne Marc Bernard. Leur audit a pris du temps, notamment pour des raisons culturelles, la manière de travailler des promoteurs outre-Rhin étant très différente de la nôtre.» L’émission a eu lieu en juin. « Nous avons levé 7,3 millions d’euros sur 6 ans – légèrement en dessous de notre objectif initial de 10 millions d’euros – avec un coupon de 9 %», explique Marc Bernard. Réalités est ainsi la première société non cotée à avoir réalisé une IBO.

Pichon Industries finance son implantation en Pologne

C’est également pour la gestion de problématiques de financement que Jean-Paul Dufau a été distingué. Directeur administratif et financier du spécialiste du matériel agricole Pichon Industries (27,1 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012). «A mon arrivée dans l’entreprise fin 2010, celle-ci connaissait un problème de visibilité sur son activité, sa trésorerie et ses engagements, explique ce dernier. En outre, nous avions investi plus que nos fonds propres dans la construction d’une usine en Pologne, mais le chantier avait connu des gros dépassements tant en termes de délais que de coûts.» L’une de ses premières tâches a donc été de mettre en place des outils de suivi et prévision afin de redonner confiance à ses partenaires bancaires pour obtenir les financements nécessaires au démarrage des activités en Pologne et au développement des épandeurs à fumier. «J’ai ainsi sollicité nos banques pour qu’elles augmentent leurs concours à court et moyen termes, ouvert de nouveaux comptes, obtenu un emprunt participatif de l’UIMM et un prêt pour l’innovation de BPI», témoigne Jean-Paul Dufau.

Grâce à ces efforts, le directeur administratif et financier a ainsi obtenu 3,5 millions d’euros supplémentaires. Mais son plus gros chantier a porté sur le passage d’un programme d’affacturage classique concernant les factures de machines aux concessionnaires français à un affacturage rechargeable portant sur l’ensemble de son poste client, dans lequel le groupe garde sur la gestion des factures et leur recouvrement. «Ce programme de cession des postes clients non soldés (PNS) nous a permis de tripler l’assiette mobilisable à moindre coût», explique Jean-Paul Dufau. Afin de justifier les encours clients recalculés par le factor et de s’assurer que le financement soit optimisé, nous avons dû développer, en partenariat avec un éditeur, un logiciel de réconciliation.»

Les directeurs financiers sélectionnés par le jury

Ghislaine Goubin, directrice comptable et financière, Bio 3G

Titulaire d’un Bac G2 (Comptabilité), Christiane Goubin (59 ans) exerce comme comptable, d’abord au sein du cabinet Hardy, en 1972, puis au sein de la coopérative Unicopa. En 1974, elle intègre comme comptable puis assistante du directeur administratif et financier l’atelier mécanique Etablissements Sucmanu. Neuf ans plus tard, elle intègre la société avicole Keranna, comme responsable de la comptabilité et de la gestion sociale, avant de participer, en tant que directrice comptable et financière, à la création de Bio 3G en 1997.

Marc Bernard, directeur administratif et financier

Réalités Titulaire d’un BTS de comptabilité et gestion et du DESCF, Marc Bernard (33 ans) débute sa carrière en 2002, au sein du cabinet Access Audit, où il devient expert-comptable et commissaire aux comptes. Il gère un portefeuille de 45 clients qu’il accompagne dans plusieurs domaines, notamment en matière de gestion financière, de montage de dossiers bancaires ou de mise en place de systèmes comptables. Il a rejoint Réalités en 2007 comme responsable administratif et financier avant de prendre la tête de la direction financière en 2009.

Jean-Paul Dufau, directeur administratif et financier, Pichon Industries

Diplômé de l’ESSCA, et titulaire d’un MBA en audit et contrôle de gestion, Jean-Paul Dufau (40 ans) a commencé comme trésorier assistant, avant d’exercer à partir de 1994, comme contrôleur de gestion notamment chez Moulinex et Valeo Eclairage qu’il rejoint en 2000. Deux ans plus tard, il intègre Avon Polymères France comme directeur administratif et financier. Nommé secrétaire général d’un club de football de première division en 2007, il fonde ensuite NanoMegaWatts (capteurs photovoltaïques) puis est recruté comme directeur administratif et financier par Pichon Industries en 2010.

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