Reconversion

Il y a une vie après la finance

Publié le 22 juillet 2016 à 14h57    Mis à jour le 22 juillet 2016 à 18h18

Audrey Spy

Après plusieurs années passées à travailler dans la finance, de nombreux professionnels aspirent à une autre vie. Mais ceux qui parviennent à concilier leur passion avec leur nouvelle activité professionnelle ont dû s’adapter tant sur le plan personnel que, souvent, financier.

«Lors d’une réunion des anciens de la CDC à laquelle j’ai participé récemment, j’ai constaté qu’un tiers des personnes avec lesquelles j’avais travaillé avaient quitté les salles de marché», confie Florence Soulé de Lafont, associée chez Heidrick & Struggle qui, après un début de carrière en finance à la CDC puis chez Ixis CIB, est devenue en 2007 chasseur de têtes. Après dix, quinze voire vingt ans passés dans la finance, de nombreux professionnels aspirent en effet à une nouvelle vie. Pour certains, le changement est radical car ils deviennent galeriste, organisateur de concerts, exploitant agricole, restaurateur, hôtelier, ou même artiste… Visiblement, la finance mène à tout dès qu’on en sort !

Parmi les financiers qui parviennent à se reconvertir, deux profils néanmoins se distinguent. Les premiers, souvent quadragénaires ou quinquagénaires, ont décidé de profiter de leurs gains passés pour ralentir leur rythme de vie. «Des traders ou des banquiers d’affaires qui ont gagné beaucoup d’argent décident parfois de se retirer des affaires pour créer des domaines viticoles, des hôtels ou des chambres d’hôtes», témoigne Romain Boisnard, associé chez Tillerman. Après avoir passé onze ans comme managing director chez Goldman Sachs, Benoît Hérault a suivi cette voie en ouvrant en 2011 les Chambres de l’Artémise à Uzès. La vente d’une société peut aussi être l’élément déclencheur : après avoir cédé ses parts dans Quilvest, Dominique Boisseau a ainsi décidé de se consacrer à son exploitation d’oliviers dans l’Aude (voir encadré). Dans la plupart des cas, ces anciens financiers cherchent plus à se faire plaisir qu’à se lancer dans une nouvelle activité lucrative.

Une envie d’entreprendre

Pour les financiers plus jeunes qui décident de se reconvertir, l’objectif est différent. Ces derniers cherchent en effet à retrouver une rémunération à travers leur nouvelle activité professionnelle. Pour y parvenir, ils se tournent alors généralement vers l’entrepreneuriat. Après avoir travaillé au sein du fonds souverain d’Abu Dhabi, Damien Catani a ainsi créé sa start-up il y a quelques mois pour développer une application mobile anti-procrastination, baptisée Goalmap (voir encadré). Mais la création d’entreprise peut aussi être un moyen de transformer un hobby en une source de revenus. «Originaire du Sud-Ouest, j’ai une grande passion pour la cuisine depuis mon enfance, témoigne Pierre Dutaret. Après avoir passé six ans comme analyste financier entre Paris, Londres et Madrid, j’ai décidé de créer mon entreprise et je me suis donc naturellement tourné vers la restauration.» D’autres décident de mettre à profit leur goût pour des activités plus culturelles. Après avoir mené de front pendant plus de quinze ans sa carrière dans la gestion d’actifs (Crédit Agricole AM puis State Street Global Advisors) et ses créations en arts plastiques mêlant lumière, son et image, Eric Michel a décidé de s’y consacrer totalement depuis 2003. En qualité de conseiller artistique, il travaille actuellement aux côtés du CNRS à l’élaboration des installations lors de la prochaine fête des Lumières à Lyon. Ancien journaliste financier, Philippe Maillard s’est pour sa part reconverti dans la production de concerts de musique classique. Quant à Fabrice Gerschel, banquier d’affaires pendant sept ans, il a réussi à transformer son goût pour la philosophie en une activité à part entière, en créant en 2005 «Philosophie Magazine» (voir encadré).

Si ces anciens financiers peuvent désormais jouir d’une vie loin du stress des marchés, leur changement d’orientation professionnelle a nécessité une capacité d’adaptation non négligeable tant sur le plan personnel que financier. La plupart ont en effet dû consacrer beaucoup de temps et d’énergie à leur nouveau projet. «Pendant près d’un an, j’ai développé l’application de coaching Goalmap en parallèle de mon poste de senior vice president M&A chez Mubadala Development Company, ce qui m’a amené à passer plusieurs de mes soirées chaque semaine et tous mes week-ends à travailler sur ce projet», indique Damien Catani, fondateur de Goalmap. Avant de se consacrer définitivement à la musique classique, Philippe Maillard a mené de front pendant dix ans l’organisation de concerts avec son activité de journaliste.

Un nouvel apprentissage

Changer de métier nécessite de fait de se familiariser avec de nouvelles méthodes de travail. «Entre le moment où j’ai eu l’idée de lancer un newsmagazine dédié à la philosophie et la création effective de mon entreprise, deux ans se sont écoulés que j’ai consacrés à apprendre mon nouveau métier d’éditeur de presse en suivant des professionnels sur le terrain», commente Fabrice Gerschel. Pour réussir dans leur nouvelle entreprise, certains n’hésitent d’ailleurs pas à compléter leur formation.«En 2013, j’ai passé six mois à la faculté de pharmacie de Montpellier pour obtenir un diplôme d’oléologue afin de connaître toutes les spécificités de la fabrication de l’huile d’olive et me former à la taille des oliviers», commente Dominique Boisseau. Une étape incontournable quand le nouveau domaine d’activité fait appel à des compétences très éloignées de la finance. «Même si je connaissais le business model de la restauration pour avoir travaillé sur des opérations financières dans l’agroalimentaire dans mon ancienne vie de financier, je ne pouvais sérieusement pas me lancer dans l’ouverture d’un restaurant sans connaître les rudiments de la cuisine française, estime Pierre Dutaret. J’ai donc suivi en 2012 une formation accélérée au Cordon Bleu Paris pour en apprendre toutes les bases. Après des années passées assis à un bureau, ce fut une expérience très intense – debout de 8 heures à 22 heures du lundi au samedi –, mais elle m’a été nécessaire pour réussir.»

Cette réussite peut nécessiter préalablement des sacrifices d’ordre financier.«J’ai investi à titre personnel 200 000 euros pour créer ma société l’an dernier, dont je suis à ce jour actionnaire avec mes deux employés, commente Damien Catani. Mais si pour le moment je suis déjà capable de les rémunérer, je ne peux pas encore me verser de salaire.» Et même pour ceux qui le peuvent, les rémunérations sont très éloignées de celles de la finance. «En tant qu’entrepreneur, avant de pouvoir se rémunérer, il faut payer ses employés, ses fournisseurs, l’Etat, énumère Pierre Dutaret. Je ne pourrai certainement pas retrouver les niveaux atteints pendant ma carrière de financier, mais j’aurai cette fois la satisfaction de créer des emplois et d’être utile à la société.» Une quête de sens qui est souvent le leitmotiv des financiers qui décident de changer de vie…

Dominique Boisseau cultive son oliveraie

«Beaucoup de gens aimeraient être à ma place» reconnaît Dominique Boisseau, ex-dirigeant de Quilvest Asset Management, qui passe désormais la moitié de son temps au soleil dans les champs d’oliviers de son domaine dans les Corbières. A 56 ans, ce financier, qui a travaillé plus de vingt ans sur les marchés obligataires, ne regrette pas le choix qu’il a fait depuis maintenant quatre ans.

Il n’est pourtant pas totalement déconnecté de son ancienne vie professionnelle puisqu’il passe encore la moitié de son temps à Paris, où travaille sa femme, et ne manque pas d’aller voir ses anciens collègues. «Je conserve de très bonnes relations avec mon ancien associé Xavier Leroy avec lequel j’ai fondé la société de gestion Copagest Finance en 1992, qui a fusionné en 2005 avec Quilvest, raconte Dominique Boisseau. Mais, en 2012, à l’occasion du regroupement des différentes activités de gestion du groupe Quilvest, j’ai dû céder mes parts, perdant ainsi le côté entrepreneurial de mon métier de gérant. J’ai donc préféré me consacrer à d’autres projets. J’avais en effet commencé à investir dans un domaine dans l’Aude, que j’avais acquis comme résidence secondaire en 2008.» Après y avoir planté quelques oliviers centenaires en 2011, il décide ainsi de le transformer en une véritable exploitation agricole. «J’ai lu tous les ouvrages possibles et j’ai complété mon apprentissage par six mois de formation en 2013 à la faculté de pharmacie de Montpellier», explique Dominique Boisseau.

Aujourd’hui, il gère seul 10 hectares d’oliviers et 1 hectare de chênes truffiers, mais il doit encore attendre au moins deux ans avant que son exploitation puisse produire suffisamment d’huile d’olive pour la commercialiser. Néanmoins, son ambition n’est pas d’en faire un véritable business. «J’ai la chance de pouvoir vivre sur la cession de mes parts de Quilvest, reconnaît Dominique Boisseau. Je ne veux pas développer mon activité agricole de manière intensive. Je souhaite seulement que le domaine puisse à l’avenir s’autofinancer.»

Audrey Spy

Fabrice Gerschel parie sur la philosophie

Les questions métaphysiques sont-elles si éloignées de la finance ? Pas tant que ça pour Fabrice Gerschel. Cet ancien banquier, qui a passé sept ans au sein du bureau parisien de Warburg, a en effet créé, en 2005, Philosophie Magazine. Mais avant d’en arriver là, il a dû passer par plusieurs étapes. «En 1999, j’ai d’abord démissionné pour créer une start-up dans l’e-commerce, se rappelle Fabrice Gerschel. Mais mon projet est arrivé à maturité en pleine bulle Internet, j’ai donc préféré y renoncer. Pour me laisser du temps pour rebondir, j’ai rejoint pendant un temps Toulouse & Asssociés, la boutique de M&A de Jean-Baptiste Toulouse avec lequel j’avais travaillé chez Warburg. Mais mon envie d’entreprendre était toujours aussi forte.»

Encore fallait-il trouver une idée viable. Il y parviendra quelques années après grâce à une lecture.«Depuis mes études, j’ai toujours eu un goût prononcé pour la philosophie, raconte Fabrice Gerschel. Chaque été même lorsque j’étais banquier, j’avais pour rituel de lire un livre de philosophie. Or, en 2003, j’ai choisi les Leçons de métaphysique allemande de Jacques Rivelaygue, un ouvrage recommandé à l’époque par Luc Ferry. Pourtant j’ai constaté que je n’arrivais pas à entrer dans le livre, dont la lecture était trop difficile, et trop éloigné de mes préoccupations. Je me suis alors dit qu’il manquait un média pour me rendre la philosophie plus accessible, et m’aider à identifier ce qui m’intéressait réellement.»

Il décide alors de créer un magazine dédié à la philosophie.

Son projet met pourtant du temps avant de démarrer. «J’ai souhaité en apprendre davantage sur le métier d’éditeur de presse avant de me lancer, précise Fabrice Gerschel. J’ai conseillé un entrepreneur de presse dans le cadre d’un LBO, puis j’ai accompagné pendant un an la revue L’Imbécile comme directeur de la publication à titre bénévole, avant de suivre le lancement d’Esprit Femme.» Ces expériences lui ont permis de préciser son projet avant de lancer Philosophie Magazine. Rentable depuis 2010, l’entreprise, réalisant 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, diffuse 54 000 exemplaires chaque mois et se diversifie depuis plusieurs années dans les croisières et conférences philosophiques.

Audrey Spy

Damien Catani digitalise le coaching

Séances de méditation, triathlon, répétitions avec son groupe de musique… les semaines de Damien Catani, 37 ans, ont bien changé depuis qu’il a quitté le monde de la finance. «Après avoir exercé durant douze ans dans ce milieu, j’ai souhaité à la fois me lancer dans une aventure entrepreneuriale et consacrer davantage de temps à ma vie personnelle», explique ce diplômé de Sciences Po. A ce titre, il a fondé l’an dernier la start-up Goalmap, à Aix-en-Provence, qui propose aux particuliers de télécharger une application pour smartphone, du même nom, destinée à «lutter contre la procrastination». Concrètement, ses utilisateurs y inscrivent des objectifs (faire du sport, réaliser des démarches administratives, etc.) et suivent ensuite leur avancement.

Un concept dont Damien Catani a eu l’idée dès 2004, alors qu’il faisait ses premiers pas dans la finance comme analyste chez JP Morgan à Londres. «J’étais certes très enthousiasmé par mon métier, mais j’ai rapidement constaté que le fait de travailler régulièrement jusqu’à 2 heures du matin et les week-ends risquait de m’éloigner de mes proches et de mes centres d’intérêt, explique Damien Catani. C’est pourquoi j’ai commencé à me fixer des objectifs personnels sur un tableau Excel afin de ne pas perdre de vue ces derniers.»Une démarche qu’il a ensuite poursuivie lorsqu’il est devenu associate chez Macquarie en 2006, puis trois ans plus tard senior vice president M&A au sein du fonds souverain d’Abu Dhabi, Mubadala Development Company, un poste qu’il a occupé jusqu’en mai dernier.«L’application que je développais depuis près d’un an durant mon temps libre étant devenue opérationnelle, j’ai décidé de me consacrer à temps plein au développement de ma start-up, indique Damien Catani. Je compte ainsi notamment réaliser une levée de fonds d’ici la fin de l’année pour lancer de nouveaux services, comme des programmes de coaching en entreprise.» Damien Catani ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros d’ici trois ans et d’atteindre la rentabilité à ce même horizon. 

Guillaume Clément

Pierre Dutaret modernise la cuisine française

S’il n’est pas rare de rencontrer des financiers attablés aux meilleures tables parisiennes, ils sont beaucoup moins nombreux en cuisine. Pierre Dutaret est pourtant de ceux-là. A 32 ans alors qu’il était analyste financier depuis six ans, ce diplômé de l’Edhec a décidé de mettre sa passion pour la gastronomie au cœur de son activité professionnelle. «Après avoir suivi de nombreuses opérations financières pour le compte de BNP Paribas, je voulais redonner un sens concret à mon activité professionnelle, commente Pierre Dutaret. J’ai donc démissionné pour devenir entrepreneur.»

Il crée d’abord une société de conseil pour accompagner le développement de restaurants étoilés, grâce à des amitiés nouées avec plusieurs chefs. Mais, très vite, il décide de s’associer avec Jean Valfort, un ancien analyste et chasseur de têtes en finance qui a déjà lancé avec succès un nouveau concept de burger à Paris (Blend Hamburger). Avec ce dernier, il ouvre en janvier 2014 un premier restaurant, Farago, dans le 10e arrondissement. «Nous voulions réinventer les tapas basques en les modernisant tout en créant une offre accessible et qualitative, détaille Pierre Dutaret. Originaire du Sud-Ouest, j’ai voulu capitaliser sur ma connaissance du terroir.» L’initiative étant un succès il décide de créer un deuxième restaurant dans le passage des Panoramas, Canard & Champagne. «Notre ambition était de réunir le plat et la boisson préférés des Parisiens, commente Pierre Dutaret. Pour cette deuxième ouverture effectuée il y a quatre mois, nous nous sommes associés à un troisième professionnel, Jean-François Monfort qui a quant à lui travaillé aux côtés du chef Yannick Alleno.» Avec en cumulé plus de 2 millions d’euros de chiffres d’affaires, les deux premiers restaurants sont déjà rentables et un troisième devrait ouvrir prochainement dans le 6e arrondissement. «Nous voulons cette fois réinventer la galette bretonne», ajoute Pierre Dutaret.

Audrey Spy

Philippe Maillard se consacre à la gestion de patrimoine… musical

Des corbeilles de Mieux vivre aux Victoires de la musique… Ainsi pourrait se résumer, sous forme de boutade, le parcours de Philippe Maillard ! Cet organisateur de concerts de musique classique, où se produisent Philippe Jaroussky, Patricia Petibon, Jordi Savall, Jean-Philippe Collard…, a en effet démarré bien loin de l’univers artistique. Intéressé à l’origine par l’entreprise et le marketing, il est recruté en 1981, dès sa sortie de Sciences Po, par Robert Monteux, patron du groupe de presse Le Revenu français, comme journaliste financier. Il le restera pendant vingt ans, passant ensuite chez Valeurs actuelles, puis Mieux vivre, dont il devient rédacteur en chef.

Devenu spécialiste de la gestion de patrimoine, Philippe Maillard a aussi contracté depuis plusieurs années le virus de la musique, en particulier la musique française du XXe siècle. «Je fréquentais les enfants des compositeurs Charles Koechlin et Jean Cras, qui ont renforcé mon goût pour cette période», explique-t-il. Au milieu des années 1980, il crée une association, «Musiques rares», pour promouvoir ces compositeurs méconnus du grand public à travers une première série de concerts au théâtre Grévin. L’initiative, trop pointue, tourne court mais elle redonne à Philippe Maillard l’envie d’entreprendre. En 1990, il crée, à 33 ans, Philippe Maillard Productions et mène de front pendant dix ans l’activité de production de concerts et le journalisme, avant de se consacrer définitivement à la première en 2000. Face à la concurrence des grandes salles parisiennes, il lui faut se positionner sur un répertoire facilement identifiable et une niche économiquement accessible. «Etre producteur, cela signifie trouver des artistes, une salle, un programme et un public», résume-t-il. Sa rencontre avec le contre-ténor belge René Jacobs l’a incité à se positionner notamment sur le registre baroque, adapté à des salles de taille petite ou moyenne comme la salle Cortot et Gaveau, et aux églises. «Au-delà de 900 places, la prise de risque est trop forte», estime-t-il.

Car financer une cinquantaine de concerts par an reste un exercice périlleux. D’autant que l’activité se prête mal au crédit bancaire… Le mécénat a longtemps représenté une part non négligeable du financement, mais celle-ci est passée à 5 % après avoir culminé à 20 %. «La concurrence est forte, notamment auprès des banques qui financent beaucoup de projets musicaux, regrette Philippe Maillard. Il est plus difficile de rentrer dans leur cahier des charges.» Certains artistes ou orchestres disposent toutefois de leur propre mécène. A défaut il faut parfois savoir faire des efforts. «Dans certains cas, il vaut mieux être mal payé mais que la salle soit pleine parce qu’une bonne partie du budget a été concentrée sur la promotion.» La principale source de revenus reste la billetterie, en particulier les abonnements, qui alimentent la trésorerie. En juillet, 25 à 30 % des recettes de la programmation de la prochaine saison sont ainsi engrangées.

Conscient, néanmoins, du caractère par nature aléatoire de la production, Philippe Maillard a créé en 2002 les Concerts Parisiens pour développer l’activité d’agent d’artistes, plus régulière et plus rentable. Le premier qu’il lancera est un jeune contre-ténor qu’il a repéré lors d’une audition de fin d’année au conservatoire national de région de la rue de Madrid à Paris : Philippe Jaroussky, devenu depuis l’une des stars françaises du chant.

«La production de concerts relève du jeu de poker, l’agence d’artistes de la stratégie», estime Philippe Maillard. Sur les 4 millions d’euros de chiffre d’affaires dégagé par l’ensemble, la gestion d’artistes – une quarantaine à l’heure actuelle – assure à elle seule 3 millions. L’objectif est de multiplier ce chiffre par deux d’ici 5 ans. Pour mieux promouvoir encore ses artistes, Philippe Maillard, déjà propriétaire du magazine Cadences, a récemment développé un label de musique au travers d’une SAS, la Musica. De ses années de journaliste financier, il a gardé plusieurs enseignements : «J’y ai appris la rigueur, la gestion de fortes personnalités et l’importance de la communication vis-à-vis des clients.» Avec, pour ces derniers, des perspectives de satisfaction immédiate bien plus sûres que celles proposées par les placements financiers !

Valérie Nau

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