Abonnés

Cessions de droits de commercialité : précisions administratives apportées sur le régime TVA applicable

Publié le 1 septembre 2025 à 16h13

LPA Law    Temps de lecture 4 minutes

Dans un rescrit publié le 9 juillet 2025 (BOI-RES-TVA-000178), l’administration fiscale précise le régime de TVA applicable aux cessions de droits de commercialité. Ce texte sécurise une pratique courante dans certaines communes soumises à autorisation de changement d’usage des locaux d’habitation, en cas de compensation exigée.

Par Sandra Fernandes, avocate associée, LPA Law

1. Rappel du contexte juridique

Dans les zones tendues, certaines municipalités, parmi lesquelles Paris, Lyon ou encore Marseille, imposent, en application de l’article L. 631-7 du Code de la construction et de l’habitation, une compensation lorsqu’un propriétaire souhaite transformer un local d’habitation en local professionnel, tel que des bureaux. Cette compensation prend la forme de la restitution, par un tiers ou par le propriétaire lui-même, d’un local professionnel transformé en habitation. Le droit de commercialité est alors « cédé » : le tiers transfère au propriétaire la possibilité de changer l’usage de son bien, à titre onéreux.

A titre indicatif, en 2024, les prix moyens du m2 de commercialité à Paris étaient très variables d’un arrondissement à un autre : à partir de 2 000 € dans le Ier arrondissement, à partir de 5 000 € dans le VIIIe.

Depuis l’ordonnance n° 2005-655 du 8 juin 2005, le droit de commercialité, lorsqu’il résulte d’une autorisation de changement d’usage subordonnée à compensation, est qualifié de droit réel immobilier. L’article L. 631-7-1 du CCH précise en effet que cette autorisation est attachée au bien et non à la personne, et que les locaux offerts en compensation sont mentionnés dans l’autorisation publiée au fichier immobilier ou au livre foncier.

2. Une qualification immobilière confirmée au regard du droit fiscal

Le rescrit confirme que ces droits de commercialité doivent être assimilés à des biens corporels en vertu du 1° du 1 du I de l’article 257 du CGI, comme tous les droits réels immobiliers. Par conséquent, leur cession entre dans le champ de la TVA et suit le régime applicable aux immeubles.

Les dernières lettres professionnelles

Voir plus

Dernières nominations

Voir plus

Les dernières Lettres Professionnelles

Voir plus

Dans la même rubrique

Abonnés La structuration contractuelle des opérations de M&A : protéger, valoriser et partager les actifs immatériels

Dans le cadre des opérations de cession de titres ou d’actifs (opérations de M&A), les actifs...

Abonnés Apport-cession : du nouveau en 2026 ?

Dans le cadre des discussions sur le projet de loi de finances pour 2026, différents amendements ont...

Abonnés Départ vers le Royaume-Uni : tour d’horizon du nouveau régime de faveur « FIG »

A la suite de la suppression du régime fiscal de la remittance basis introduit dans la législation...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…