Les dettes « opérationnelles » sont des engagements, financiers ou non, qui sont liés aux activités courantes de l’entreprise, généralement à court terme. Dans un modèle d’actualisation des flux de trésorerie, une forte variation de BFR lors de la première année du plan d’affaires par rapport à des niveaux futurs estimés normatifs peut trahir une analyse incomplète des dettes financières opérationnelles. Mais l’analyse de ces dettes peut apporter beaucoup plus à l’évaluateur.
1. Une définition au contenu hétérogène
1.1. Les dettes « opérationnelles » financières
La financiarisation des activités courantes des entreprises n’est pas réservée aux grands groupes : mobilisations de créances, crédits de campagne, optimisation des découverts bancaires, modification des délais de règlement clients, fournisseurs, couvertures de taux, etc.
Ces opérations ont en commun de modifier les échéances des flux de trésorerie directement liés à l’activité. Et leurs impacts sont généralement chiffrables. Les évaluateurs sont habitués à les identifier et à les intégrer dans leurs analyses.
1.2. Les dettes « opérationnelles » non financières
Cette catégorie regroupe les composantes habituelles du passif circulant, dont la contrepartie est le besoin en fonds de roulement : dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales, etc.
Mais aussi les éléments liés à des pratiques commerciales (garanties clients), à la gestion des risques (litiges) ou à la gestion du personnel (litiges avec le personnel, bonus). Dans certains secteurs, il peut aussi exister des engagements réglementaires ou contractuels de maintenance, de révision, de travaux d’entretien.
Ces engagements vont également refléter des opérations non récurrentes de restructuration, de transition et d’adaptation requises par des objectifs de développement durable ou, à la limite du raisonnement, les indemnités de départ à la retraite. Le point d’attention à garder à l’esprit est que ces éléments peuvent être enregistrés en charges d’exploitation (opex) et non en investissements structurels (capex). De même, les dettes fiscales peuvent résulter de taux effectifs d’impôts variables dans le temps et du fait des conditions d’exploitation.
Ces dettes peuvent enfin résulter d’estimations et de classements comptables particuliers, qui ne sont pas nécessairement comparables au sein d’entreprises du même secteur.
2. Des impacts limités ?
L’analyse fine des dettes opérationnelles non financières n’est pas considérée usuellement comme une étape...