Abonnés

La glorieuse incertitude du régime d’IP Box à la française

Publié le 7 octobre 2025 à 15h25

Latournerie Wolfrom Avocats    Temps de lecture 4 minutes

La loi de finances pour 2019 a profondément modifié le régime d’imposition des produits de cession ou de concession d’actifs incorporels (dit « IP Box »). Cette réforme visait à répondre aux critiques adressées au mécanisme antérieur, considéré comme trop permissif, et à aligner le droit fiscal français sur les exigences internationales, notamment celles énoncées par l’OCDE dans le cadre du projet BEPS.

Par Jean-Luc Marchand, associé, Latournerie Wolfrom Avocats

Plus précisément, l’Action 5 de ce projet met l’accent sur la nécessité de réserver les régimes fiscaux préférentiels aux revenus provenant d’actifs immatériels développés dans le cadre d’une activité de R&D conduite par l’entreprise elle-même ou sous-traitée à des tiers non liés. L’objectif est d’éviter que les entreprises localisent artificiellement leurs actifs dans des Etats à fiscalité avantageuse, sans y mener d’activité réelle. Ce principe, connu sous le nom d’approche Nexus, impose un lien direct entre l’avantage fiscal et l’effort de R&D déployé dans la juridiction concernée.

A l’époque, le ministre de l’Economie affirmait avec emphase vouloir faire de la France « la nation technologiquement la plus puissante d’Europe ». Cinq ans plus tard, force est de constater que l’enthousiasme initial a laissé place à une réalité moins radieuse.

Dès l’origine, le texte adopté en loi de finances suscitait d’importantes difficultés de compréhension. Le législateur, confronté à la technicité du sujet, choisissait, plutôt que de tenter de clarifier le dispositif, de renvoyer aux commentaires administratifs futurs le soin d’en fixer les contours – renoncement bien étrange au regard de la séparation des pouvoirs… L’administration fiscale, ainsi investie d’un rôle quasi législatif, s’employait alors à « clarifier » le texte légal… tout en restreignant fortement sa portée.

Plutôt que de s’attarder sur la définition des actifs éligibles – pourtant au cœur du mécanisme –, l’administration,...

Les dernières lettres professionnelles

Voir plus

Dernières nominations

Voir plus

Les dernières Lettres Professionnelles

Voir plus

Dans la même rubrique

Abonnés La structuration contractuelle des opérations de M&A : protéger, valoriser et partager les actifs immatériels

Dans le cadre des opérations de cession de titres ou d’actifs (opérations de M&A), les actifs...

Abonnés Apport-cession : du nouveau en 2026 ?

Dans le cadre des discussions sur le projet de loi de finances pour 2026, différents amendements ont...

Abonnés Départ vers le Royaume-Uni : tour d’horizon du nouveau régime de faveur « FIG »

A la suite de la suppression du régime fiscal de la remittance basis introduit dans la législation...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…