Pour que le parti socialiste ne censure pas le budget 2026, le gouvernement a inclus dans le projet de loi finances une taxation des riches sous forme d’imposition des holdings, une mesure en gestation depuis plusieurs mois. Elle vise de nombreuses fortunes, bien au-delà de la taxe Zucman qu’elle remplace, qui ciblait seulement les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.
La France aura-t-elle un budget pour 2026 ? Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, s’y emploie, et a fait dans ce but d’importantes concessions au parti socialiste, qui détient les clés du vote à l’Assemblée nationale : pas de recours à l’article 49-3 de la Constitution, suspension de la réforme des retraites, et, à défaut de la taxe Zucman réclamée par le PS, des hausses d’impôt concernant les riches. Cette dernière exigence a conduit le chef du gouvernement à retenir, dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2026, adopté le 14 octobre en Conseil des ministres, outre la prolongation de la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), une imposition des grandes fortunes à travers les holdings. Un projet évoqué de longue date par Bercy, qui prévoit la taxation de la trésorerie « excédentaire » disponible dans les holdings, à hauteur de 2 %.
Mais le texte figurant en bonne place dans le PLF (article 3) réserve de nombreuses surprises.
Tout d’abord, si la taxe Zucman visait les très grandes fortunes (au-delà de 100 millions d’euros), le seuil d’imposition est, en l’occurrence, nettement plus faible, d’où un nombre de contribuables concernés bien plus important : seront potentiellement concernées les holdings dont la valeur atteint au moins 5 millions d’euros.
Deuxième surprise : présentée par le Premier ministre Sébastien Lecornu comme « une contribution exceptionnelle des grandes fortunes » le nouvel impôt sur les riches concocté par Bercy ne visera pas, en réalité, les particuliers : il s’agit d’une taxe sur les holdings, que celles-ci devront payer sur...