Soutenus par le développement accéléré de l’intelligence artificielle, les projets de data centers à travers le monde totalisent désormais plusieurs milliers de milliards de dollars. De plus en plus nombreux aux Etats-Unis mais aussi en Europe, ils sont principalement financés par de la dette privée, dans un contexte d’incertitude sur l’évolution réelle des besoins.
Véritable révolution technologique bouleversant le monde du travail, l’intelligence artificielle (IA) représente aujourd’hui le principal moteur de la croissance économique aux Etats-Unis, en raison d’investissements massifs. « Hors IA, l’investissement des entreprises américaines stagne », souligne Florence Pisani, cheffe économiste chez Candriam. Et ce phénomène devrait s’amplifier, si l’on en juge par les annonces de projets d’équipements informatiques destinés à développer l’intelligence artificielle. Plus précisément, la montée en puissance de l’IA passe désormais par l’utilisation de data centers de taille de plus en plus importante, destinés à entraîner les modèles de langage de l’intelligence artificielle.
Selon McKinsey, les investissements dans ces structures pourraient s’élever à 6 700 milliards de dollars d’ici 2030, dont 5 200 milliards pour la seule IA. Les Gafam, mais aussi les entreprises de la Tech qui se sont lancées dans l’intelligence artificielle, comme Oracle, sont les premiers à investir dans ces centres de données, à la taille gigantesque par rapport à ceux existants, de même que leur coût. Ainsi, Meta a annoncé investir 30 milliards de dollars dans un data center géant, Oracle 38 milliards de dollars. Cette folie des grandeurs a déjà traversé l’Atlantique. Annoncé par Emmanuel Macron en janvier 2025, un investissement dans un data center géant en région parisienne (baptisé Campus IA), pour un montant de 30 à 50 milliards d’euros, a été confirmé en mai par Bpifrance, associée dans une joint-venture avec le fonds MGX créé à Abou Dabi (Emirats arabes unis). Nvidia et Mistral AI participent aussi au projet.