Surtaxe « exceptionnelle » d’impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises, taxation des holdings, hausse des cotisations sociales via l'ajustement des allègements de charges… Toutes les entreprises, jusqu’aux start-up dont les avantages sont remis en cause, verront leur fiscalité augmenter en 2026, de près de 10 milliards d’euros au total, dans le cadre du budget de l'Etat et de celui de la sécurité sociale. Sur deux ans, les mesures pérennes représenteront 13 milliards de prélèvements supplémentaires.
Il est loin le temps où les lois de finances égrenaient les mesures de baisses d’impôts en faveur des entreprises. Comme les budgets 2024 et surtout 2025, celui pour 2026 prévoira une augmentation de leur fiscalité. Même si le projet de loi de finances (PLF) 2026 est loin de son adoption par le Parlement, ces hausses d’impôts ne font guère de doute, compte tenu de l’état des finances publiques et du rapport de force politique, avec un Parti socialiste arbitre du vote ou non du budget, favorable à l’augmentation des recettes fiscales issues de la taxation des riches et des entreprises. « On ne peut pas dire que l’Etat soit mobilisé pour baisser les dépenses, il joue donc de l’arme fiscale », souligne Dominique Chargé, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), en charge des affaires économiques, juridiques et fiscales. Même dans l’hypothèse où le budget de l’Etat et celui de la Sécurité sociale seraient adoptés par ordonnances prises par le gouvernement, ce que prévoit la Constitution mais n’a jamais eu lieu, l’exécutif n’aurait aucune raison de renoncer à ces nouvelles recettes tirées d’une taxation supplémentaire des entreprises. Celles-ci seront donc ponctionnées, mais à quelle hauteur ?
En additionnant les diverses mesures prévues par le gouvernement – le budget de l’Etat conçu cet été sous François Bayrou a été pour l’essentiel repris par le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, de même que le projet de loi de financement de la...