Dans un contexte marqué par un ralentissement de l’activité économique et par une trêve politique précaire, l’endettement des entreprises continue de progresser. Jusqu’à présent, les conditions qui leur sont offertes restent globalement attractives, mais les disparités sont fortes selon les situations et les instruments mis en place.
« Il est urgent, tant pour les dirigeants que pour les Français qui consomment moins et épargnent plus, de retrouver de la visibilité quant au cadre budgétaire et fiscal des prochains mois. Sans cela, de belles entreprises vont faire défaut », interpelle Germain Simoneau, président de la Commission Financement des entreprises au sein de la CPME. Si, au terme d’une semaine de marasme début octobre, le Premier ministre Sébastien Lecornu est finalement parvenu à se maintenir à son poste et à ne pas voir son gouvernement renversé, le ravivement des tensions parlementaires autour du projet de loi de finances pour 2026 vient rappeler qu’une épée de Damoclès continue de planer au-dessus de l’exécutif. Pour la plus grande exaspération des organisations patronales.
Il est vrai que la situation sur le front des entreprises commence à être préoccupante : il y a quelques jours, le cabinet Altares révélait que sur douze mois glissants, la France avait enregistré près de 68 000 défaillances, du jamais-vu ! Sur l’ensemble de 2025, le seuil de 70 000 pourrait même être atteint (contre une moyenne annuelle de 59 342 entre 2010-2019). Sans compter que l’aggravation récente de la crise politique pourrait faire perdre à l’économie française jusqu’à 0,2 point de croissance cette année, selon une estimation récente de la Banque de France.
Un flux de dette nouvelle toujours en hausse
Dans ce climat morose, la plupart des chefs d’entreprise cherchent à garder le cap. « Depuis cinq ans, ceux-ci ont été habitués à devoir gérer des crises d’une...