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Interview - Florence Naillat, déléguée générale adjointe du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI)

Florence Naillat, METI : "Pour contrecarrer la hausse des droits de douane américains, il faut accélérer les réformes en faveur de la compétitivité"

Publié le 4 septembre 2025 à 8h00

Ivan Best    Temps de lecture 6 minutes

La hausse de droits de douane américains touche particulièrement les entreprises de taille intermédiaire, fortement exportatrices. Pour Florence Naillat, déléguée générale adjointe du METI, le meilleur moyen de contrecarrer l’impact négatif de la politique américaine est d’accentuer et d’accélérer les réformes destinées à renforcer la compétitivité des entreprises, telles qu’Omnibus ou la reconnaissance des « small mid-caps ».

Les droits de douane de 15 % frappant les entreprises européennes exportant aux Etats-Unis sont entrés en vigueur début août. Quel sera l’impact de cette hausse sur les ETI françaises ?

Ce qu’il faut d’abord souligner, c’est que les entreprises de taille intermédiaire (ETI) se trouvent en première ligne, car elles sont fortement exportatrices, notamment en Amérique du Nord. 86 % des ETI françaises sont exportatrices, et la moitié de celles-ci ont l’Amérique du Nord comme premier ou deuxième marché. En outre, il y a les effets des droits de douane par ricochet, avec notamment l’offensive des producteurs asiatiques vers l’Europe, en raison de pertes de débouchés aux Etats-Unis. Les ETI sont présentes dans de nombreux secteurs d’activité, dont ceux particulièrement visés par l’administration américaine, comme les vins et spiritueux ou le luxe. Au-delà, on en trouve y compris dans des secteurs où dominent les grandes entreprises : des ETI sont en position de sous-traitants dans l’aéronautique, par exemple. Et certaines ETI sont particulièrement fortes dans des branches dont on parle moins : par exemple, l’Europe dispose d’une industrie de niche, d’excellence, dans le secteur du dispositif médical, qui n’est pas assez connue.

S’agissant de l’impact proprement dit des droits de douane, il est difficile à mesurer globalement. La situation est très hétérogène car il existe presque autant de configurations qu’il y a d’entreprises : cela varie selon le poids des Etats-Unis dans leur chiffre d’affaires, selon le degré de concurrence qu’elles y trouvent, et selon la présence de sites de production hors de France, mais aussi et surtout aux Etats-Unis…

A ce propos, les membres du METI songent-ils à investir aux Etats-Unis pour échapper aux droits de douane ?

On ne peut nier que...

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