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Gestion de trésorerie - Les entreprises cherchent la parade

Publié le 10 novembre 2022 à 16h33

Arnaud Lefebvre

Alors que leurs marges sont déjà affectées par l’inflation, les entreprises importatrices subissent de plein fouet la dépréciation de l’euro, qui est tombé à des niveaux historiquement bas face au dollar. Entre une position d’attentisme, motivée par l’espoir d’un rebond de la monnaie unique, et la volonté de se prémunir contre une éventuelle poursuite du raffermissement du billet vert, beaucoup hésitent sur l’approche à adopter.

En plein processus d’élaboration de leur budget 2023, les directions financières d’entreprises présentes à l’international doivent composer avec un paramètre de marché inédit : jamais, depuis sa création, l’euro n’avait coté à des niveaux aussi bas face au billet vert. Au terme d’un mouvement baissier quasi ininterrompu depuis mai 2021 (- 22 %), la monnaie unique a en effet touché un plancher historique le 28 septembre dernier, à 0,954 dollar. Depuis, l’euro a, il est vrai, commencé un rebond, pour se stabiliser autour de la parité parfaite. Pas de quoi, cependant, altérer la bonne humeur des sociétés exportatrices qui, vendant leurs produits ou services en dollars, bénéficient aujourd’hui de conditions exceptionnelles. « Certaines, qui sont prêtes à arrêter leur cours-budget pour plusieurs exercices, réfléchissent même à se couvrir sur des durées plus longues que d’ordinaire, à savoir deux ans, voire davantage », observe Sébastien Rouzaire, associé-fondateur de Kerius Finance.

La France, adepte des swaps de change

  • Selon des données que viennent de publier la Banque des règlements internationaux et la Banque de France, l’activité mondiale sur le marché des changes a progressé de 19 % en 3 ans. Un dynamisme dont les places de Londres et des Etats-Unis tirent pleinement profit, puisque les volumes d’activité quotidiens y sont respectivement 4 fois et 2 fois plus importants que sur la place financière singapourienne, 3e au classement. Grâce à une hausse de près de 30 % du volume d’opérations quotidiennes moyen entre 2019 et 2022, passé de 167 milliards de dollars équivalents à 214 milliards de dollars, la place de Paris s’est pour sa part maintenue au 7e rang mondial, devant l’Allemagne.
  • Cette croissance des volumes recensée en France s’explique notamment par l’usage plus répandu qu’ailleurs des instruments de couverture par les acteurs domestiques (corporates, institutions financières, investisseurs…). Comme le souligne la Banque de France, les swaps de change sont utilisés dans 71 % des opérations en France, contre 51 % en moyenne mondiale.

Des entreprises au bord de la faillite

A l’inverse, l’ambiance est clairement à la morosité du côté des importateurs. Certes, beaucoup d’entre eux ne pâtissent pas encore de la faiblesse inédite de l’euro. « Dans la mesure où la plupart de nos clients ont tendance à se couvrir 6 à 12/18 mois à l’avance, leurs flux commerciaux des prochaines semaines sont déjà sécurisés depuis longtemps, constate Christophe Combes, responsable de la vente aux entreprises en France chez Société Générale CIB. Du fait du taux de change en vigueur au moment de la...

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