Parole d'expert - Altares D&B

« Il existe différentes façons d’anticiper un risque de cessation de paiements »

Publié le 31 octobre 2023 à 8h30

Altares D&B    Temps de lecture 8 minutes

Entretien avec Gilles Lambert, product marketing manager risk, France, Altares D&B.

Comment évoluent les défaillances d’entreprises en France ? 

Au troisième trimestre 2023 et sur un an, les défaillances d’entreprises ont progressé de 23 %. La tendance est à la hausse et l’année 2023 devrait s’achever sur des niveaux supérieurs à ceux d’avant la crise sanitaire (autour de 55 000 défaillances sur l’année). Notons que la précédente période enregistrant autant de défaillances est 2015. Chaque trimestre, Altares D&B analyse ces chiffres et partage sa vision à travers nos études. L’année 2023 aura été compliquée et beaucoup d’interrogations demeurent pour 2024. Nous n’assisterons sans doute pas à une augmentation très forte du niveau de défaillances. Cependant, le contexte demeure complexe et incertain. 

Quels sont les facteurs qui expliquent l’augmentation des défaillances d’entreprises ? 

Plusieurs éléments sont en cause. Ils sont particulièrement en croissance chez les petites et moyennes entreprises, qui représentent une part importante des défaillances. Les raisons sont évidemment la hausse des coûts des fournitures (énergie, matières premières…). A cela s’ajoutent des PGE en cours de remboursement. Ces éléments pèsent sur la trésorerie des entreprises, qui doivent arbitrer afin de payer leurs fournisseurs. Les délais de paiements sont ainsi rallongés avec des conséquences importantes pour l’ensemble de l’écosystème. 

Peut-on s’en prémunir ? Est-il possible d’anticiper le risque de défaillance d’un client ? 

Heureusement, oui. Il existe différentes façons d’anticiper un risque de cessation de paiements. Chez Altares D&B, nous étudions le comportement de paiement des entreprises. Nos solutions agrègent et analysent d’importantes masses de données qui sont enrichies et triées. Cela nous permet de disposer de données très précises. Nous sommes en mesure de délivrer à nos clients un score de risque de défaillance par entreprise. Nous sommes ainsi à même de nous adapter à chaque enjeu client et de répondre à leurs usages (solutions Saas, données intégrées dans les outils métiers, fichier).

Quels sont les éléments analysés par Altares D&B pour déterminer une notation ? 

Notre score est composé de multiples algorithmes qui entrent dans un processus qualité : Data Quality Management. Ce qui nous permet notamment de réaliser des analyses très fines pour chaque entreprise. Ainsi, de nombreux éléments sont pris en compte : par exemple l’analyse financière d’une industrie ne sera pas la même que celle d’un acteur du service. Au-delà d’éléments tels que l’activité et la taille de l’entreprise, nous prêtons attention à un grand nombre de signaux faibles qui peuvent entrer en jeu dans l’analyse. Nos 15 000 partenaires à travers le monde nous transmettent des données de paiements actualisées. Cela nous permet d’intégrer au score final le taux de fournisseurs payés à 90 jours. Nous disposons également d’une dizaine de scores permettant l’analyse financière de 500 millions d’entreprises, administration et associations dans le monde. 

Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place ? 

Très souvent, nous constatons que nos clients se concentrent sur les 20 % de leurs clients qui leur permettent de réaliser 80 % de leur chiffre d’affaires. Leur demande d’information concerne également souvent leurs prospects. Néanmoins, il apparaît que 80 % des défaillances de paiements proviennent de clients « anciens » et non de clients récents. Ce sont par ailleurs très souvent des « clients moyens », c’est-à-dire desquels ne dépend pas une partie importante du chiffre d’affaires de l’entreprise. Notre conseil est donc de mettre en place une cartographie des risques financiers pour le portefeuille de clients actuels et de suivre le portefeuille dans sa globalité et de ne pas se focaliser exclusivement sur les gros donneurs d’ordres ou sur les clients récents.

Autre conseil de bon sens, identifier l’assise financière des prospects avant d’entrer en relation. Il ne s’agit pas de refuser du business, mais d’ajuster le mode de règlement avec les informations d’Altares D&B.

Mettre en place un pilotage de l’ensemble du portefeuille client est une très bonne pratique. C’est la raison pour laquelle Altares D&B a développé des solutions dédiées à cet enjeu tant pour les tiers en France qu’à l’international. D’ailleurs, nous annonçons le lancement de notre nouvelle offre Altares D&B Finance Analytics. 

A partir de quel nombre de clients est-il possible de faire appel aux solutions d’Altares ? 

Nous avons chez Altares D&B des clients avec 100 tiers et d’autres avec plusieurs milliers et nous disposons de solutions adaptées à chaque cas. Les éléments qui nous semblent importants sont par exemple les zones géographiques des tiers. Cette information nous est importante même si nous couvrons l’ensemble du globe. Il nous est essentiel également d’identifier l’usage envisagé par le client : est-ce un fichier, une application Saas ou une intégration dans son outil métier ? Nous disposons même pour les PME de solutions avec des accès illimités.

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