Défendu par le parti socialiste, le projet de taxe Zucman est très contesté par les entreprises et par de nombreux économistes, qui le jugent dangereux pour l’économie. Le gouvernement n’a donc pas l’intention de le retenir dans son projet de budget, mais il se trouve politiquement contraint de prévoir un nouveau dispositif de taxation de la fortune. Un ISF allégé pourrait voir le jour.
La taxe Zucman, qui a été approuvée par l’Assemblée nationale le 20 février, mais n’a pas fait l’objet de débats parlementaires par la suite, va-t-elle finalement voir le jour ? Cet impôt visant les patrimoines supérieurs à plus de 100 millions d’euros – lesquels seraient taxés chaque année à hauteur de 2 % –, est une revendication du parti socialiste, qui en a fait la clé de voûte de son propre projet de budget pour 2026.
La taxe Zucman serait sans doute restée lettre morte si le PS ne détenait les clés du vote du budget de l’Etat pour 2026. L’équation est simplissime : si les députés socialistes décident d’ajouter leurs voix à une motion de censure RN ou LFI sur le budget – ces deux partis ont la ferme intention de déposer une telle motion –, le gouvernement tombera.
Mais si le PS soutient cette « innovation » fiscale, de même qu’une grande majorité d’électeurs à en croire un sondage Ifop, aucun élu du « socle commun » (députés Renaissance, LR, Modem…) ne défend ce projet. Le RN, qui s’était abstenu lors du vote en février, le juge aujourd’hui impraticable. « Cela vise surtout quelques ultra-riches, qui n’accepteront pas de verser au fisc plusieurs milliards d’euros, a déclaré Jean-Philippe Tanguy, député RN, porte-parole de ce parti pour les questions économiques. Ils auront quitté la France avant. »
De même, si les représentants des entreprises contestent sans surprise la proposition de Gabriel Zucman, beaucoup d’économistes, y compris parmi ceux classés à gauche, ne croient...
