Dans le cadre d'un chantier mondial, Standard & Poor's procède actuellement à une révision de sa méthodologie de notation pour les sociétés non financières. Un projet qui, pour ces dernières, ne sera pas neutre car il devrait se traduire par plusieurs dégradations de notes.
En 2012, Standard & Poor's avait déjà mis les entreprises françaises sous pression en abaissant près de 8 % des notes, principalement sous l'effet d'une conjoncture détériorée. Cette année, les sociétés redoutent une nouvelle vague de dégradations, mais pas pour les mêmes raisons. En cause : un changement de méthodologie de l'agence ! Dans le cadre d'un chantier réalisé au niveau mondial, S&P a en effet présenté une série de propositions visant à faire évoluer son processus de notation des entreprises non financières. Un projet destiné, selon elle, à rendre notamment les analyses effectuées plus transparentes (voir encadré).
Une analyse plus détaillée
Du côté des entreprises, un tel objectif est certes salué. Toutefois, plusieurs suggestions de S&P suscitent leur inquiétude, comme la mise en place de nouveaux retraitements sur les liquidités figurant à leur bilan - voir, ci-contre, l'interview de Patrice Tourlière, président du club notation de l'Association française des trésoriers d'entreprise. Une crainte que S&P tente de relativiser. «Nous détaillerons des éléments que nous prenons déjà en compte, notamment au travers de statistiques et de graphiques», indique Patrice Cochelin, senior director, corporate ratings EMEA chez Standard & Poor's. Pour autant, quelques innovations vont être introduites. «De nouveaux ratios devraient prendre plus d'importance pour certaines sociétés, poursuit Patrice Cochelin. Par exemple, pour les secteurs à forte intensité capitalistique, nous prévoyons de compléter notre analyse de l'endettement par des ratios basés sur les free cash flows attendus.»
