A l’instar des start-up d’autres secteurs, les fintechs ont historiquement financé l’essentiel de leur développement avec des fonds propres. Ces derniers mois, elles sont toutefois de plus en plus nombreuses à recourir à la dette afin d’accélérer leur croissance. Concernant également des acteurs encore peu matures et non profitables, cette tendance est entretenue par plusieurs facteurs.
Editant à destination des professionnels des cartes de paiement aux fonctionnalités diverses (cartes corporate, cartes logées, cartes cadeaux, cartes mobilité, cartes titres-restaurant, etc.), la start-up Greenway a bouclé le 18 septembre dernier sa première levée de fonds. Devant notamment lui permettre de doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année et de déployer son offre en France, cette opération inaugurale se compose d’une tranche de 2 millions d’euros en actions (equity), et d’une seconde de 30 millions d’euros… en dette. Subvenant au besoin en fonds de roulement des PME européennes, Hero avait quant à elle amassé, plus tôt dans l’année, quelque 50 millions d’euros auprès de Sienna IM. Réalisée là aussi sous la forme d’un financement en dette, cette levée suivait celle d’Arrago qui, spécialisée dans l’octroi de financements aux personnes de plus de 60 ans, venait de sécuriser une enveloppe de liquidités de 250 millions d’euros. Un montant collecté, là encore, au travers de lignes de dette. Autant de cas qui sont loin d’être isolés : Younited (crédit instantané), Wavo (financement de stocks), Karmen (financement des entreprises) ou encore Supervizor (solution d’analyse automatisée des données comptables et opérationnelles) ont, elles aussi, récemment recouru à l’emprunt afin d’accélérer leur développement. Président de l’association professionnelle France Fintech, Alain Clot voit d’ailleurs dans ce phénomène « l’une des principales tendances du moment » en matière de financement des fintechs.