Le financement des entreprises (start-up, TPE-PME) ne représente plus qu' une part minime du crowdfunding, contrairement aux objectifs initiaux du marché du financement participatif. A l’heure où le contexte économique pousse les plateformes à demander plus de garanties, elles doivent choisir entre diversifier davantage leurs actifs ou jouer la carte de l’hyperspécialisation sectorielle.
En 2024, le financement participatif (crowdfunding en anglais) en France a fêté les 10 ans de la mise en place de son cadre réglementaire. La collecte a atteint 1,7 milliard d’euros en 2024, selon le baromètre du crowdfunding en France 2024 réalisé par Forvis Mazars pour France FinTech. Cette collecte a d’abord servi à financer des prêts (1,35 milliard d’euros) dont 61 % sont allés vers l’immobilier et 25 % vers les énergies renouvelables, et dans une bien moindre mesure à investir en fonds propres dans les entreprises (202 millions d’euros), le solde étant constitué par des dons. Aujourd’hui, « les TPE-PME ne représentent donc plus que 10 % à 15 % de la collecte, relève Bertrand Desportes, associé chez Forvis Mazars. Le modèle de la plateforme généraliste qui finance toutes les TPE-PME n’est plus autant en vogue qu’il y a 10 ans, parce que le marché a pris un virage de spécialisation. » Mais si la part de plateformes généralistes qui financent les entreprises a chuté en une décennie, leur fonctionnement reste relativement inchangé. « Notre modèle d’intervention privilégié sur les opérations de financement corporate via la dette privée sécurisée reste celui où la banque assure 70 % du plan de financement d’un projet, le porteur de projet apporte 15 % et la plateforme de crowdfunding fournit un complément de fonds propres », précise Jean-Philippe Gontier, président fondateur de la plateforme Les Entreprêteurs.
En effet, le secteur bancaire reste l’interlocuteur financier...
