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Analyse financière

Le modèle français de recherche sponsorisée, un exemple pour l’Europe ?

Publié le 29 septembre 2023 à 11h13

Joffrey Marcellin    Temps de lecture 8 minutes

Depuis quelques années, les contrats de recherche sponsorisée, par lesquels les émetteurs financent l’analyse de leurs titres, se sont multipliés en France. Ils permettent de pallier l’absence de couverture des petites valeurs par les brokers. Mais certains investisseurs ont douté de la qualité de cette recherche, ce qui a poussé le régulateur à s’emparer du sujet pour proposer une charte des bonnes pratiques, dont l’Europe pourrait s’inspirer.

Comment attirer les investisseurs ? C’est l’un des plus grands défis des petites et moyennes capitalisations boursières, largement délaissées par les brokers qui se concentrent principalement sur les « blue chips » depuis l’entrée en vigueur de MiFID 2 (Markets in Financial Instruments Directive). « MiFID a eu pour conséquence de réduire la quantité et la qualité de la recherche sur les petites valeurs, affirme Pierre Boucheny, head of French research chez Kepler Cheuvreux, le plus gros producteur de recherche sponsorisée en France avec 125 contrats en cours. Le fait qu’on ait scindé l’exécution des ordres d’investissement et la recherche a fait chuter drastiquement le nombre de brokers s’intéressant aux petites valeurs, qui n’étaient plus rentables car les prix étaient tirés vers le bas par les investisseurs, eux-mêmes ayant du mal à trouver un équilibre économique sur ces valeurs peu liquides. »

Par conséquent, l’entrée en vigueur de cette directive a poussé les petits émetteurs à se tourner vers la recherche sponsorisée, seul moyen à leur disposition pour rester dans les radars des investisseurs. « C’est primordial pour eux de rester visibles, pour attirer les investisseurs sur le marché primaire ou en cas d’augmentation de capital, affirme Emmanuel de Fournoux, directeur des activités de marché à l’Amafi. Mais aussi pour avoir un marché secondaire plus liquide qu’il ne l’est spontanément sur les valeurs petites et moyennes. » Dans une étude de 2018, l’Observatoire du financement des entreprises par le marché (OFEM) confirme le lien inversement proportionnel entre volume de recherche produite sur un émetteur et coût d’accès au capital pour ce dernier.

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