Face à un marché du M&A encore ralenti, les gérants du private equity sont de plus en plus nombreux à user des fonds de continuation pour conserver leurs meilleurs actifs, tout en offrant une liquidité à leurs souscripteurs. Ces opérations, qui doivent associer pleinement ces derniers, pourraient concerner également le segment des small et mid-caps.
Plus de 75 milliards de dollars, c’est le montant total levé par les fonds de continuation au niveau mondial en 2024. En progression de 44 % par rapport à l’année 2023, ces véhicules sont désormais à l’origine de près de la moitié des transactions sur le marché secondaire du private equity, selon les chiffres de la banque américaine Jefferies. En France, l’association du capital-investissement, France Invest, a comptabilisé sept fonds de continuation l’année dernière pour un montant total de 1,6 milliard d’euros. Un chiffre qui a déjà été dépassé sur le seul premier semestre 2025 avec 2,8 milliards d’euros collectés par sept fonds. Parmi eux figure notamment le fonds de plus de 1 milliard d’euros monté par Tikehau Capital pour le groupe d’ingénierie Egis, ou encore, sur le segment mid-market, celui de 215 millions d’euros du groupe pharmaceutique Olyos qui poursuit ainsi sa route avec Motion Equity Partners. Car si ces fonds se sont longtemps cantonnés au rachat de portefeuilles décotés, ils sont désormais utilisés par les sociétés de gestion pour prolonger la détention de leurs beaux actifs. Les gérants se vendent ainsi à eux-mêmes une ou deux de leurs participations, en les transférant au sein d’un nouveau véhicule, créé pour cette transaction et sponsorisé par un investisseur spécialisé dans les opérations secondaires. « Quand un investisseur financier envisage une sortie, il considère désormais le fonds de continuation comme l’une des options possibles, constate Grégory de Saxcé, avocat associé spécialisé en private equity chez Willkie Farr & Gallagher. C’est devenu une solution incontournable de liquidité. »
