Il n’y a pas que sur internet que l’on trouve de nouvelles monnaies ! Depuis quelques années, plusieurs villes en France proposent à leurs habitants de régler leurs achats en monnaie locale. Bien que leur utilisation soit limitée, l’originalité de ces modes de paiement séduit de plus en plus d’acteurs.
L’Abeille, l’Eusko, la SoNantes, ou encore la Gonette… Ces appellations ne désignent pas de nouvelles variétés d’insectes ou de pommes, mais bien des monnaies locales ! Ces modes de paiement, qui se présentent sous format papier ou électronique, émis par des associations et diffusés à l’échelle de villes ou de régions, sont en effet en plein essor. Entre une quarantaine et une soixantaine de monnaies locales existeraient actuellement en France.
Il faut dire que le contexte économique de ces dernières années s’y prête particulièrement. «Les crises financières incitent les acteurs à vouloir se détacher des systèmes monétaires et financiers traditionnels, rappelle Michel Ruimy, professeur affilié à l’ESCP et spécialiste de l’économie monétaire. Ainsi, la première monnaie locale, le Wir, a été lancée en Suisse en 1934 dans un contexte de crise économique et monétaire. En France, c’est notamment la crise européenne du début des années 2010 qui a renforcé la volonté des particuliers de s’émanciper de l’euro.»Mais outre cette volonté de se démarquer stricto sensu, les monnaies locales ont surtout pour but de redynamiser le tissu économique local.«Leur objectif est de favoriser l’achat local et ainsi de relancer le dynamisme des centres-villes de plus en plus délaissés au profit des zones commerciales périphériques, observe Lynda Lahalle, déléguée régionale à l’économie sociale et solidaire de la région Normandie. Ainsi, ces ...
