Dans le sillage des dernières années, le marché français des placements privés, dit Euro-PP, a enregistré une activité extrêmement réduite depuis janvier. Une atonie qui contraste avec le dynamisme de ses concurrents allemand (Schuldschein) et américain (USPP), sur lesquels plusieurs entreprises françaises ont récemment émis à des conditions attractives.
La diversification des sources de financement des entreprises françaises demeure l’un des principaux héritages de la grande crise financière de 2008-2009. Alors que l’endettement brut global de ces dernières a presque doublé sur la période (à 2 096 milliards d’euros à la fin du premier semestre 2025), la part des crédits bancaires a reculé de cinq points environ, autour de 66 % d’après les statistiques de la Banque de France. Dans ce contexte, les placements privés émis dans un format bancaire ou obligataire se sont imposés comme des instruments incontournables au sein de la palette des directions financières des PME-ETI, mais aussi de celle de grands groupes pourtant habitués à lever des fonds sur les marchés de capitaux publics. Un constat qui reste plus que jamais d’actualité. « Nos clients entreprises, tout particulièrement les ETI, sont très demandeurs de telles solutions de financement, confirme Thong Nguon, de l’équipe origination placements privés de Crédit Agricole CIB. Depuis janvier, leurs sollicitations sont restées régulières. »
«Nos clients entreprises, tout particulièrement les ETI, sont très demandeurs de telles solutions de financement.»
Si ces marques d’intérêt profitent partiellement au marché français dit Euro-PP, elles restent toutefois très insuffisantes pour permettre à ce dernier, créé en 2012, de réellement concurrencer ses pendants allemand et américain, sensiblement plus dynamiques.
Euro-PP : des investisseurs plus sélectifs
Treize ans après sa création, les promoteurs de l’Euro-PP semblent avoir tiré un trait définitif sur leurs ambitions initiales : faire émerger un marché de capitaux permettant aux...