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Financement

Premiers nuages pour le marché des sustainability-linked bonds

Publié le 19 juin 2024 à 16h35

Arnaud Lefebvre    Temps de lecture 10 minutes

En plein essor depuis le second semestre 2020, le marché des obligations sustainability-linked, dont le coupon est indexé à l’évolution de critères ESG, est moins actif depuis plusieurs mois. Même si le manque d’ambition des objectifs environnementaux retenus par certains émetteurs est pointé du doigt par certains investisseurs, la plupart des spécialistes imputent plutôt ce ralentissement à des phénomènes conjoncturels.

La passe de deux pour Eramet. Un an après avoir émis ses premières obligations sustainability-linked (SLB), le groupe minier et métallurgique vient de récidiver en levant, le 23 mai dernier, 500 millions d’euros sous ce format (coupon de 6,5 %). De quoi doper l’activité de ce segment, qui en a bien besoin. Apparues en septembre 2019 avec le financement inaugural de l’énergéticien italien Enel, ces obligations présentent la caractéristique d’intégrer plusieurs indicateurs de nature ESG – deux ou trois en règle générale –, dont l’évolution va conditionner durant la vie de l’instrument soit un renchérissement de la marge en cas de non-atteinte des objectifs prédéterminés, soit une minoration du spread lorsque ceux-ci sont respectés, voire dépassés. A leurs débuts, elles avaient rapidement conquis les émetteurs et les investisseurs, comme en témoignent des volumes passés de 3,3 milliards d’euros en 2020 à 28,3 milliards d’euros un an plus tard. Depuis, les sommes collectées sous cette forme par des emprunteurs non financiers se sont toutefois inscrites en retrait, tombant à 22,5 milliards d’euros en 2022, puis à 20,05 milliards d’euros l’année dernière. Et le rebond ne semble pas être à l’ordre du jour pour 2024. Entre janvier et mai, seules huit entreprises internationales ont en effet recouru à cet outil – les groupes italiens Enel, Mundys (infrastructures), Snam (transport de gaz) et Autostrade per l’Italia (concessionnaire d’autoroutes à péage), le distributeur néerlandais Ahold Delhaize, les groupes danois TDC Net (TMT) et Pandora (commerce), et le français Eramet, donc –, pour un montant global de 6,7 milliards d’euros.

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