Fragilisées par un niveau d’endettement trop élevé et par des performances commerciales en retrait, un nombre croissant d’entreprises européennes (notamment françaises) ayant emprunté sous la forme de prêts à effet de levier ou d’obligations high yield ont récemment fait défaut, quand d’autres ont commencé à engager des discussions avec leurs prêteurs en vue d’une restructuration de leur dette. Selon les agences de notation, le risque de contagion semble toutefois exclu à ce stade.
Confronté à des tensions de trésorerie consécutives à des résultats inférieurs à ses attentes et, surtout, à des charges financières élevées, le groupe de biologie médicale spécialisée Cerba négocie depuis quelques semaines avec ses créanciers dans l’optique de restructurer sa dette, de près de 5 milliards d’euros. Une nouvelle qui n’a pas surpris le marché. Reprise en 2021 par le fonds de private equity suédois EQT dans le cadre d’un sixième LBO le valorisant autour de quelque 4,5 milliards d’euros, la société faisait office depuis plusieurs mois, au sein de l’agence de notation Fitch Ratings, de « principal contributeur à nos listes des prêts les plus préoccupants sur les marchés européens ».
Les entreprises françaises en bonne place sur la liste des prêts les plus à risque
En dépit de ce statut peu enviable, Cerba est loin de constituer l’unique dossier français problématique du moment en matière de restructuring financier. Toujours d’après Fitch Ratings, les émetteurs français représentaient en effet 44 % des entreprises européennes figurant dans cette liste des prêts à effet de levier de premier rang et de deuxième rang préoccupants en août, contre 26 % à fin décembre. Parmi les sociétés à y avoir fait leur entrée dernièrement, on retrouve par exemple le prestataire de services immobiliers Emeria, le distributeur Casino ou encore l’opérateur de crèches Babilou. La situation apparaît d’autant plus inquiétante qu’elle intervient après une vague de défauts de plusieurs emprunteurs tricolores appartenant à la catégorie high yield (BB+ ou moins chez Fitch et...