Constatant un retard moyen de paiement dépassant les 14 jours en France, des voix s’élèvent pour davantage sanctionner les mauvais payeurs. Une proposition de loi devrait ainsi être déposée afin de relever le montant des sanctions prononcées par la DGCCRF en la matière. Certains acteurs de la gestion du poste clients ont également développé leur propre notation afin d’identifier les retardataires.
La situation se dégrade sur le front des délais de paiement. Aussi bien l’Observatoire des délais de paiement que le cabinet Altares font désormais état d’un retard moyen dépassant les 14 jours en France au premier semestre 2025. « Sur les bilans 2023, la Banque de France estime à 15 milliards d’euros la trésorerie dont sont privées les plus petites entreprises en raison des retards de paiement, souligne le médiateur national du crédit, Frédéric Visnovsky. Cela se répartit entre 4 milliards d’euros pour les TPE et 11 milliards d’euros pour les PME. » Selon l’étude d’Altares, les grands retards augmentent depuis fin 2024 avec désormais plus de 9 % des payeurs qui retardent leurs règlements d’au moins un mois. « La situation empire : nous voyons de plus en plus de sociétés mettre la clé sous la porte, entraînant avec elles d’autres entreprises en raison du niveau de dettes héritées de la période Covid, constate Alexandre Bardin, fondateur et CEO de la société de recouvrement Rubypayeur. Nos clients ont de moins en moins confiance et ne souhaitent plus accorder de délais de paiement car ils craignent de se retrouver eux-mêmes en difficulté en cas d’impayés. »
Plusieurs causes peuvent expliquer ces retards : mauvaise organisation de l’entreprise, optimisation de trésorerie… « Le crédit fournisseur représente 800 milliards d’euros, soit deux fois et demie les crédits de trésorerie, détaille Frédéric Visnosvky. Pour certaines entreprises, c’est ainsi un moyen de se financer. Mais...
