Les grandes banques françaises estiment que Wero est déjà un succès, mais la montée en puissance de leur solution de paiement européenne sera en fait assez lente. En attendant, la concurrence va se renforcer, avec l’utilisation croissante d’Apple Pay et la perspective d’un euro numérique, même si ce projet de la BCE n’est pas appelé à voir le jour avant 2029.
Un an après son lancement auprès des particuliers, le nouveau système de paiement paneuropéen Wero tient-il ses promesses ? Les grandes banques françaises, qui sont les principaux promoteurs de ce projet, affichent leur satisfaction. Elles mettent en avant les 45 millions de clients ayant déjà adopté l’application Wero, qui permet à l’heure actuelle d’échanger de l’argent entre particuliers. « Le rythme d’adoption est rapide, affirme Yves Tyrode, directeur général digital & payments chez BPCE. Sur 12 mois, on enregistre 50 millions d’opérations pour un montant total de 3 milliards d’euros. » Pour autant, seule une minorité des 45 millions de personnes « connectées » utilisent régulièrement l’application : 11 millions d’utilisateurs réguliers sont répertoriés, réalisant six transactions par an en moyenne, selon des données communiquées par Thierry Laborde, directeur général délégué de BNP Paribas. « On est en donc encore dans la continuité de Paylib (l’application française promue par les banques, qui permettait, avant Wero, d’échanger de l’argent entre particuliers), avec un usage très faible, affirme Didier Geiben, consultant spécialiste des paiements. Cela n’est pas honteux, après seulement un an, mais autant reconnaître que Wero est encore dans une phase majoritairement technique. »
En outre, les clients français sont surreprésentés, et constituent près de 80 % des 45 millions d’utilisateurs potentiels de Wero (simplement parce que leur banque a mis l’application à leur...