Le montant des levées réalisées par les start-up françaises de la cybersécurité devrait doubler entre 2020 et 2021 pour atteindre 200 millions d’euros. Les fonds d’investissement généralistes et spécialisés, tout comme l’Etat, intensifient leur force de frappe. Mais des efforts restent à faire pour permettre à l’écosystème de croître durablement.
En juin dernier, Datadome, entreprise parisienne spécialisée dans la prévention des fraudes, bouclait une levée de fonds de 30 millions d’euros. Cette opération, d’une ampleur quasi inédite pour une jeune pousse évoluant dans ce domaine, est révélatrice d’une tendance : depuis deux ans, l’offre de financement des start-up françaises de la cybersécurité, au nombre d’environ 200, s’est nettement amplifiée. Entre juin 2020 et juin 2021, celles-ci ont collecté 100 millions d’euros, un montant en légère augmentation sur un an malgré la pandémie de Covid-19 qui a contraint nombre d’investisseurs à remiser provisoirement leurs chéquiers, selon Wavestone. « En ce second semestre 2021, le rythme des levées s’intensifie considérablement, au point que cette année, le montant et le nombre des tours de table de l’écosystème devraient doubler par rapport à 2020 pour atteindre 200 millions d’euros », estime Augustin Blanchard, executive director chez Ace Capital Partners.
De plus en plus de fonds technologiques français dits « généralistes » – actifs dans divers pans de la French Tech comme la Biotech, la Medtech, l’Agritech ou la Fintech – s’emparent du thème de la cybersécurité. Jusque récemment, une poignée d’entre eux intervenait essentiellement en phase de pré-amorçage et d’amorçage, pour placer des tickets de 1 à 3 millions d’euros. Depuis deux ans, le périmètre d’intervention des « généralistes » s’est progressivement élargi, si bien qu’entre juin 2020 et juin 2021, la majorité des...