La lettre des fusions-acquisition et du private equity

Edition de Décembre 2022

Discriminations au sein de l’UE : l’exemple italien

Publié le 8 décembre 2022 à 17h46

CMS Francis Lefebvre    Temps de lecture 3 minutes

Nombre de décisions récentes ont, au cours des dernières années, conduit le législateur français à devoir remédier à des situations jugées discriminatoires au regard des principe de droit communautaire. Si des remèdes ont été apportés en France, des situations discriminatoires peuvent en revanche encore perdurer dans d’autres Etats de l’Union européenne, qui, dans certains cas, peuvent constituer des freins aux investissements et restructurations.

Par Johann Roc’h, avocat associé en fiscalité. Il intervient en matière de private equity dans les opérations de financement et d’acquisition dans un contexte international. Il intervient également en matière de fiscalité des entreprises pour une clientèle de groupes internationaux. johann.roch@cms-fl.com / Et Yacine Bousraf, avocat en fiscalité. Il intervient notamment en matière de fiscalité des fonds de capital investissement et des fonds immobiliers. yacine.bousraf@cms-fl.com

La situation des non-résidents personnes morales réalisant des plus-values de cession de participations substantielles en Italie est assez édifiante en la matière. Ces derniers sont soumis à une imposition de 26 % assise sur le montant global de la plus-value réalisée là où un résident italien peut bénéficier d’une imposition de 24 % appliquée sur une quote-part de 5 % de la plus-value réalisée (soit une imposition effective maximale de 1,2 %). La portée pratique de cette discrimination devrait toutefois rester assez limitée dès lors que le jeu des conventions fiscales permet généralement de faire échec au droit d’imposer de l’Italie.

Ce n’est toutefois pas le cas de la convention fiscale franco-italienne. En effet, le point 8-b) de son protocole accorde à l’Italie le droit d’imposer les plus-values réalisées au titre de la cession de participations substantielles. Cette situation est d’autant plus problématique que, dans certains cas, et contrairement au traitement réservé aux résidents italiens, il n’est également pas envisageable pour les résidents de faire apport de telles participations dans le cadre d’un régime de neutralité fiscale. Nous avons néanmoins connaissance de décisions de juridictions italiennes du fond ayant fait droit aux demandes de remboursement de ces impositions discriminantes formulées par certains non-résidents. En revanche, la Cour suprême italienne n’a toujours pas eu l’occasion de se prononcer sur ce point et l’administration italienne continue d’exiger des non-résidents concernés le paiement de l’impôt. Il reste à espérer que la Cour suprême pourra, à l’occasion des contentieux en cours à ce sujet, mettre fin à cette discrimination. 


La lettre des fusions-acquisition et du private equity

La cession qui n’en est pas une

CMS Francis Lefebvre    Temps de lecture 3 minutes

Céder une entreprise est une opération que l’on identifie a priori clairement du point de vue juridique, même si les formes que peut prendre la cession sont en réalité assez diverses. On pourra ainsi vendre les actifs constituant le fonds de commerce de l’entreprise, ou bien céder les parts sociales ou les actions de la société qui l’exploite. Le cadre légal de ces différentes opérations est bien identifié, et il sera au besoin complété par les stipulations contractuelles voulues par les parties. Le processus d’audit précédant l’opération ou la garantie d’actif et de passif font notamment partie de ces dispositifs que la loi n’impose pas aux parties, mais qu’elles ont la possibilité de mettre en place.

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