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Hadrien Camatte, économiste senior France, Belgique zone euro, et Théophile Legrand, stratège taux, Natixis CIB

Hadrien Camatte et Théophile Legrand, Natixis CIB : « Pour la France, l'essentiel est de se placer, à moyen terme, sur une trajectoire de dette soutenable  »

Publié le 27 août 2025 à 11h58

 Temps de lecture 6 minutes

Pour les experts de Natixis CIB, l’adoption d’un budget pour 2026 paraît compromise, compte tenu de la probabilité élevée de nouvelles élections législatives. Le spread de taux avec l’Allemagne restera en conséquence élevé, jusqu’au début de l’année prochaine.

L’annonce par François Bayrou de l’engagement de sa responsabilité sur une question de confiance, le 8 septembre, vous a-t-elle surpris ?

Hadrien Camatte, économiste senior France, Belgique zone euro, Natixis CIB – Elle nous a surpris dans la mesure où nous ne nous attendions pas, bien sûr, à une telle annonce dès la fin août, avec une probabilité très élevée de voir le gouvernement chuter le 8 septembre compte tenu de la composition de l’Assemblée nationale, de la particularité du vote de confiance (qui requiert une majorité simple et non absolue) et de la réaction des partis d’opposition. Pour autant, nous avions souligné fin juillet le risque très élevé de chute du gouvernement avant la fin de l’année (trois chances sur quatre) dans un contexte de fragile équilibre politique. La principale différence est donc que l’histoire s’accélère.

Quelles seront les conséquences de cette chute annoncée ?

Hadrien Camatte – Tout d’abord, il faut se poser la question de ce qui peut se passer sur le plan politique en cas de chute du gouvernement. De nouvelles élections anticipées sont possibles et le scénario d’une dissolution de l’Assemblée nationale nous paraît le plus probable compte tenu de la difficulté à gouverner depuis plus d’un an avec une simple majorité relative. Néanmoins, rien ne garantit qu’une majorité absolue se dégage à l’issue d’un nouveau scrutin. D’autres scénarios sont possibles, comme la nomination d’un nouveau Premier ministre sans élections anticipées, mais les négociations s’annoncent difficiles, y compris sous l’hypothèse d’un gouvernement technique. En cas de blocage des négociations, le gouvernement actuel pourrait gérer les affaires courantes pendant une période prolongée (celui de Gabriel Attal a géré les affaires courantes pendant 51 jours, un record depuis la IVe République).

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