En annonçant un probable élargissement de son programme de rachat d’actifs dès décembre, la BCE a provoqué une dépréciation de l’euro face au dollar. Même si ce mouvement devrait se poursuivre, les économistes s’attendent à une fi n d’année volatile, compte tenu notamment des incertitudes autour d’un relèvement des taux directeurs américains.
Encore une fois, Mario Draghi n’a pas déçu les investisseurs. Jeudi dernier, le président de la Banque centrale européenne (BCE) a même dépassé leurs espérances ! «Les marchés attendaient de l’institution qu’elle précise ses intentions quant à une éventuelle extension de son programme de rachat d’actifs (QE), rappelle Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis. Non seulement Mario Draghi a laissé entendre qu’il rendrait celui-ci plus accommodant en décembre, date de la prochaine réunion de la BCE, mais il a en plus prévenu que des assouplissements pourraient être apportés en dehors du QE. Une telle éventualité n’était pas anticipée.»Justifié par la faiblesse de l’inflation – celle-ci est tombée en territoire négatif en septembre dans la zone euro, à - 0,1 % en rythme annuel – ainsi que par le ralentissement économique des pays émergents, de nature à freiner la reprise en Europe, ce discours a été accueilli très favorablement. Outre une remontée des indices boursiers, les taux des obligations souveraines ont nettement reculé sur le marché secondaire. Ainsi, le taux français à deux ans a perdu plus de 30 % dans la foulée de la réunion de la BCE, à - 0,25 %, tandis que celui à dix ans perdait une dizaine de points de base, à 0,85 %. Sur le marché des changes, l’euro, qui oscillait depuis début octobre entre 1,13 et 1,14 dollar, est repassé sous le seuil de 1,12 dollar.
Des scrutins électoraux importants
Selon les économistes interrogés par Option Finance, cette dynamique baissière devrait théoriquement se...