A quelques jours de la rentrée, l’annonce d’un vote de confiance par le gouvernement Bayrou a ravivé la défiance des investisseurs vis-à-vis de la dette française. Entre remontée des spreads et tensions sur les marchés actions, l’épisode illustre le manque de crédibilité budgétaire de la France et son impact sur la valorisation des actifs financiers.
Les inquiétudes quant au vote du budget français n’ont pas attendu la rentrée de septembre pour resurgir. Dès le 25 août, l’emballement autour de la dette française est revenu au premier plan de l’actualité, relancée par les déclarations du Premier ministre, François Bayrou, sur un vote de confiance le 8 septembre, deux jours avant les mobilisations sociales annoncées pour le 10. De même, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a mis en garde dans une interview sur France Inter, le 25 août également, contre la possibilité d’une intervention du FMI si le gouvernement Bayrou venait à chuter : « C’est un risque qui est devant nous […], je ne peux pas vous affirmer que ce risque n’existe pas », a-t-il énoncé, avant de nuancer ses propos sur X : « Nous finançons notre dette sans difficulté. Nous ne sommes, aujourd’hui, sous la menace d’aucune intervention, ni du FMI, ni de la BCE, ni d’aucune organisation internationale. » Cette succession de déclarations contradictoires a accentué la nervosité des investisseurs, donnant le sentiment d’une communication gouvernementale hésitante.
Face à ce climat d’incertitude politique, les regards se tournent désormais vers la trajectoire des finances publiques, un élément déterminant pour les marchés financiers. Cette dernière semble en effet incontrôlable ces dernières années. Selon les statistiques de l’OFCE, entre 2000 et 2024, la France a vu sa dette publique augmenter de 53 points de PIB, contre seulement 5 points pour l’Allemagne ou...