Premium

Tendance

Le capital naturel, nouvelle grille d’analyse ESG des investisseurs

Publié le 23 novembre 2018 à 9h34    Mis à jour le 23 novembre 2018 à 17h16

Séverine Leboucher

Donner une valeur économique à l’eau, la terre, les forêts ou encore la biodiversité : telle est l’idée qui sous-tend le concept de «capital naturel». Les acteurs de la gestion d’actifs commencent à s’en saisir, pour aborder le risque environnemental sous un angle plus large que le seul changement climatique. Si l’hétérogénéité de la notion complique son utilisation par les gérants sur les marchés cotés, des initiatives percent toutefois dans le non-coté.

Depuis le 1er août dernier, jour dit «du dépassement de la Terre», l’humanité vit «à crédit» par rapport aux ressources de la planète. En d’autres termes, selon l’ONG WWF (World Wildlife Fund), nous avons collectivement épuisé en sept mois les capacités que la Terre peut régénérer en une année. Pour quantifier et mieux prendre en compte ce risque, les investisseurs ont de plus en plus recours, depuis quelques années, au concept de «capital naturel». La notion n’est pas nouvelle.

«Le terme de capital naturel était déjà utilisé dans les années 1980-1990 par certains économistes, mais il était combattu par les ONG qui voyaient, dans son utilisation, une volonté de monétiser la nature», souligne Robert-Alexandre Poujade, analyste ESG en charge du sujet chez BNP Paribas Asset Management. Aujourd’hui, face à l’urgence environnementale, il semble ne plus faire peur. «L’argument financier peut aussi être perçu comme une manière de protéger la nature sans l’exploiter : l’argent sert alors de langage commun pour mieux la prendre en compte dans les décisions, privées comme publiques», poursuit Robert-Alexandre Poujade.

De fait, le vocabulaire parle aux professionnels de la gestion d’actifs. En écho aux notions de capital physique ou de capital humain, il vise à donner une valeur économique à l’eau, la terre, les forêts, la biodiversité et, d’une manière générale, à l’ensemble de leurs interactions : les services dits «écosystémiques» utilisés gratuitement par l’homme et dont la...

Dans la même rubrique

« IFRS 9, un an après »

Entretien avec Xavier-André Audoli, responsable de la gestion multi-actifs assurantielle chez Ostrum...

Abonnés La part des actions diminue chez les assureurs au profit des obligations

Si au vu de leur taille,  les investissements dans les actions des compagnies d’assurances semblent...

Abonnés « Toute réforme qui encourage la détention d’actions est la bienvenue, car elles sont essentielles au financement de l’économie. »

Questions à Olivier Héreil, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif en charge de la gestion...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…