Avec 11 dossiers financés en 11 ans d’existence, le fonds de place des assureurs français est un véhicule à part dans le paysage de la gestion institutionnelle. A l’occasion de son changement de présidence, le FSP réaffirme son rôle de soutien des entreprises françaises innovantes, tout en laissant les rênes de l’une d’elles à un fonds canadien.
Les assureurs sont des investisseurs de long terme, se plaisent-ils à répéter. En France, une initiative de place en témoigne : le Fonds stratégique de participations (FSP). Créé en 2013 par sept assureurs (BNP Paribas Cardif, CNP Assurances, Crédit Agricole Assurances, Société Générale Assurances, BPCE Assurances, Crédit Mutuel Arkea, Groupama), ce véhicule de 2,1 milliards d’euros d’encours à fin 2023 investit dans des entreprises françaises cotées, principalement des « mid-caps », et le plus souvent à l’occasion de levées de fonds sur le marché primaire. Avec pour objectif de « renforcer un tissu productif français compétitif », sur le plan industriel et technologique en particulier. « Nous accompagnons ces participations dans la durée et nous contribuons activement à leur développement », résume Nicolas Dubourg, président d’Isalt, la société de gestion en charge du FSP sortie du giron d’Edmond de Rothschild AM en 2020.
«Neoen restera une entreprise française et poursuivra les projets d’implantation qu’elle a en France.»
Un siège au conseil
De fait, le FSP n’est pas un actionnaire lambda pour la dizaine d’entreprises en portefeuille. « Pour peser sur les décisions de nos participations, nous devons obtenir un siège à leur conseil d’administration et donc prendre une part significative du capital », complète Patricia Salomon, directrice générale d’Isalt. Un poids qui va de 2,5 % dans le cas de Soitec à près de 8 % pour Arkema. Cette stratégie permet d’ailleurs aux sept assureurs de bénéficier d’un traitement prudentiel avantageux sous Solvabilité 2, ces investissements entrant dans la catégorie...
